
Une veillée organisée à Montréal pour le chanteur Mikaben, mort sur scène à Paris
Radio-Canada
Samedi se tiendra à Montréal une veillée pour l’artiste canado-haïtien Mikaben, mort subitement à 41 ans (Nouvelle fenêtre) après avoir été victime d’un malaise cardiaque sur scène à Paris, le 15 octobre dernier. « Il va rester avec nous jusqu’à nos derniers jours », affirme le chef du restaurant caribéen Kamúy, Paul Toussaint, qui a bien connu le chanteur.
La veillée se tiendra de 18 h à 20 h samedi à la place Émilie-Gamelin, située à l’intersection des rues Sainte-Catherine et Saint-Hubert. L’équipe organisatrice dont fait partie Paul Toussaint invite les gens du public à apporter une chandelle.
On ne veut pas aller dans le côté trop funèbre. On veut fêter sa vie, lui rendre hommage et partager notre amitié pour lui. C’est quelqu’un qui aimait la culture et qui vendait la culture haïtienne à travers le monde, explique Paul Toussaint, qui a été chef exécutif de l’Agrikol avant de lancer son propre restaurant.
On va mettre sa musique, des vidéos, quelques témoignages, passer ce moment avec lui avant que ce soit fini, avant que son corps soit parti, poursuit-il. Sa musique et sa culture sont si riches, il va rester avec nous jusqu’à nos derniers jours.
Paul Toussaint se souvient de son ami Michael Benjamin, dit Mikaben, comme d’un artiste qui portait profondément en son cœur les couleurs de son pays natal. Né à Port-au-Prince en 1981, il a étudié à Montréal avant de démarrer sa carrière en 1999, en participant à partir du Québec à un concours de chansons de Noël intitulé Konkou Chante Nwel, organisé par la chaîne haïtienne Telemax. Il a lancé son premier album, Vwayaj, l’année suivante.
Mikaben a eu la chance de grandir dans une famille d’artistes. Son père, Lionel Benjamin, est un chanteur populaire, d’ailleurs reconnu pour ses interprétations des classiques de Noël. Mikaben n’a pas remporté le concours, mais sa chanson Nwèl tristès a connu un énorme succès.
Nwèl tristès parlait des démunis, des gens qui ne vivaient pas Noël comme nous en mangeant autour d’une table. Il cherchait un brin d’espoir pour ces gens-là qui n’avaient pas les mêmes opportunités, explique le chef Toussaint.
Même moi, enfant, je chantais ça, j’avais 12 ans à l’époque. C’était la chanson qui était dans la bouche de tout le monde, dit-il.
Mikaben a connu une belle carrière au Québec, surtout avec son album Mika, lancé en 2004. Il a beaucoup joué à Montréal, notamment aux Francofolies et au Festival international de la musique haïtienne. Mais c’est vraiment en Haïti, où il est retourné peu après, que l’artiste a retrouvé ses repères.