Une taupe du FBI infiltrée dans une mosquée pose un dilemme à la Cour suprême des États-Unis
TVA Nouvelles
La plainte de trois musulmans, qui accusent la police fédérale américaine de les avoir espionnés à cause de leur religion après les attentats du 11-Septembre, a semblé lundi placer la Cour suprême des États-Unis face à un choix cornélien.
Tout en se montrant réceptifs aux arguments des plaignants, les neuf sages ont paru soucieux de ne pas rendre une décision qui pourrait faciliter la divulgation d'informations sensibles pour la sécurité nationale.
«Ce que nous pourrons dire ou ne pas dire sur les secrets d'État aura des ramifications bien au-delà» de cette affaire, a souligné la juge conservatrice Amy Coney Barrett lors des deux heures d'audience.
Concrètement, trois résidents de Californie assurent que le FBI a introduit, en 2006 et 2007, un informateur dans leur mosquée pour collecter des informations sur les fidèles.
Cet homme, «qui avait un casier judiciaire, s'est présenté comme un converti désireux de revisiter ses racines franco-algériennes», a précisé avant l'audience Ahilan Arulanantham, avocat de la puissante association de défense des droits civiques ACLU, qui soutient les plaignants.
La police lui a «demandé de collecter autant d'informations que possible sur les membres de cette communauté: les numéros de téléphone, les adresses courriel, et d'enregistrer en secret des conversations», a ajouté l'avocat lors d'une présentation à la presse du dossier.
«Elle lui a demandé d'inciter à la violence, mais il a fait tellement peur aux gens avec ses propos sur des attentats à la bombe, le jihad, les guerres en Irak et en Afghanistan, qu'ils l'ont dénoncé à la police», a encore dit M. Arulanantham.
Après cet incident, il s'était disputé avec les agents et avait décidé de rendre publics ses agissements comme informateur rémunéré du FBI, selon l'avocat.
L'imam et deux fidèles avaient alors porté plainte contre le FBI pour atteinte à la liberté religieuse et discrimination.