
Une suite à la hauteur pour «Cerebrum»
Métro
La pandémie, puis les ennuis de santé de Claude Legault, qui s’est finalement désisté du projet, ont complexifié et retardé de deux ans la conception de la deuxième saison de Cerebrum, mais celle-ci voit enfin le jour cette semaine sur ICI Tou.tv Extra. Et l’attente aura valu la peine.
On aurait pu craindre qu’une suite à cette excellente histoire, qui semblait apparemment bouclée au terme de ses 10 épisodes (déposés sur cette même plateforme en août 2019), n’étire inutilement la sauce et la dilue, mais au contraire, l’intrigue prend cette fois une tangente encore plus mystérieuse, basculant dans l’enquête policière pure, qui trouvera des ramifications jusque dans le dark web.
Des appels anonymes à la voix truquée, quelqu’un qui veut décidément la peau du psychiatre Henri Lacombe (rôle que François Papineau reprend cette année avec brio, puisque Claude Legault était en arrêt de travail au moment du tournage, à l’automne), de nouveaux personnages atteints de nouveaux maux psychologiques… Ce deuxième volet (et il y en avait déjà un troisième en cogitation dans la tête de l’auteur Richard Blaimert quand la COVID s’est pointé le bout du nez) s’avère pertinent et très rapidement captivant, et finement réalisé par Guy Édoin et Catherine Therrien.
On renoue avec Henri Lacombe environ six mois après que le pot aux roses eut éclaté: la liaison de sa femme, la psychologue en apparence parfaite Anne Beaulieu (Evelyne de la Chenelière), avec son bon ami Richard Lacroix (Gabriel Sabourin), et la vengeance au fusil de Sophie Bérubé-Lacroix (Jacynthe René)…
L’homme pose ses valises après un voyage en solo au Japon, qui l’a suffisamment dépaysé pour lui redonner le sourire, mais pas encore assez pour lui permettre de faire la paix avec tout le drame qui s’est joué dans son dos.
D’autant plus que s’apprête à commencer le procès de Sophie Bérubé-Lacroix, qui compte plaider la non-responsabilité criminelle, un choix, bien sûr, qui ne fait pas du tout l’affaire du clan Lacombe. Follement épris de Sara (Marguerite Bouchard), la fille des Bérubé-Lacroix, le fils Lacombe, William (Henri Picard), émotivement fragile, continue de surcroît d’exiger une surveillance du coin de l’œil. Sa sœur Marine (Marianne Verville) y veille attentivement.
Les circonstances amènent bien vite Lacombe et Simone Vallier (Christine Beaulieu), avec qui il s’était lié de complicité pendant l’enquête sur le sort de son épouse, à sympathiser de nouveau. La policière investigue sur une série de meurtres de jeunes femmes, mais une nouvelle piste semblant viser directement Henri Lacombe vient modifier ses observations. Ce retournement est-il l’œuvre du même détraqué individu, Angel, qui harcèle au téléphone Jules Côté (Alexis Martin), ex-patient toxicomane de Lacombe, lequel travaille fort à s’extirper de ses démons et à rassurer sa mère (Micheline Lanctôt)? La voix maquillée pousse Côté à soumettre le docteur aux pires sévices. Ça ne sent pas bon pour notre endeuillé, disons.