Une réouverture marquée par la pénurie de main-d’œuvre
Le Journal de Montréal
Les restaurateurs ont mis les bouchées doubles pour enfin rouvrir leurs salles à manger aujourd’hui, tout en composant, potentiellement, avec l’absence de plusieurs milliers d’employés et une chaîne d’approvisionnement ébranlée.
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«Tout le monde se cherche un emploi qui est stable. Habituellement, la restauration, c’est un secteur stable. [...] Là, on ne sait jamais quand une fermeture nous pend au nez», reconnaît Martin Vézina, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ).
La Santé publique a donné le feu vert pour que les salles à manger reprennent du service — après avoir été fermées pendant un mois — à 50% de leur capacité avec deux résidences par table ou quatre personnes maximum.
Mais la rareté de la main-d’œuvre vient encore mettre des bâtons dans les roues des restaurateurs. L’été dernier, environ 12 000 employés étaient recherchés dans le domaine, et il est possible que cette donnée soit à la hausse, selon Martin Vézina.
«Ça limite nos heures d’ouverture. On aimerait ça ouvrir sept jours, le midi, le soir, mais le staff ne peut pas travailler sept jours», conçoit Douglas Tan, propriétaire des restos La Bêtise.
Au Jacopo, dans le Vieux-Montréal, ce sont surtout les employés en cuisine qui manquent à l’appel. «J’ai des gens qui font le travail de deux à trois personnes», illustre la maîtresse d’hôtel Leila Verdone.
Une chaîne mise à mal
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.