
Une réduction de l’impôt foncier des propriétaires forestiers du N.-B. passe inaperçue
Radio-Canada
Une réduction de l’impôt foncier accordé aux propriétaires de lots boisés par le gouvernement provincial s’est discrètement infiltrée dans le budget déposé la semaine dernière. Et difficile de savoir avec certitude qui – si ce n’est personne – a demandé cette mesure qui équivaut à une économie de 500 000 dollars annuellement pour l'industrie.
Le budget déposé par le gouvernement provincial inclut une réduction de 15 % de l’impôt foncier payé par les établissements dans la catégorie « autres propriétés résidentielles », qui rassemble les foyers de soins… et les propriétés de lots boisés.
Rick Doucett, de la Fédération des propriétaires de lots boisés du Nouveau-Brunswick, nie être à l’origine de cette demande. Il affirme que les taxes provinciales actuelles pour les terrains boisés privés sont raisonnables.
Ce n’était pas nous. Ce n’est pas un enjeu qui nous touche particulièrement, admet-il.
Même son de cloche du côté de J.D. Irving. L’entreprise, qui détient environ le quart des 2,8 millions d’hectares de forêts privées de la province, économiserait environ 130 000 dollars par an grâce à la réduction de 15 % sur l’impôt foncier.
Or, sa vice-présidente aux communications, Anne McInerney, a indiqué dans un courriel à CBC que la requête ne venait pas de l’entreprise. Je peux confirmer que nous n’avons pas parlé à la province, a-t-elle répondu.
La réduction de l’impôt foncier pourrait bien avoir été involontaire de la part de la province. Lorsque le ministre des Finances, Ernie Steeves, a présenté ses différentes mesures pour alléger le fardeau fiscal de la population, celles-ci incluaient une baisse des taxes pour les foyers de soins.
Néanmoins, au Nouveau-Brunswick, ces établissements se trouvent dans la même catégorie d’impôt foncier que les terres forestières privées, sous le libellé autres propriétés résidentielles.
Au tout début de la pandémie en 2020, cette catégorie avait été écartée des programmes d’aide de la province. Mais cette année, le ministère veut étendre les économies fiscales à toutes les catégories de logement, dont les autres propriétés résidentielles, explique Erika Jutras, sa porte-parole.