Une Première Nation de la Saskatchewan attend la téléphonie cellulaire depuis 12 ans
Radio-Canada
Les habitants de la Nation crie de Ministikwan Lake, située à environ 100 kilomètres à l’ouest de Meadow Lake, n’ont toujours pas accès à la téléphonie cellulaire sur leur territoire. Le gouvernement provincial avait pourtant promis de rectifier la situation en 2010.
La sécurité est notre priorité. En ce moment, nous n’avons pas accès à la téléphonie cellulaire pour appeler les services d’urgence, a indiqué le chef de cette Première Nation, Leon Crookedneck, de passage à Regina lundi.
La Nation crie de Ministikwan Lake dit qu’elle est prête à assumer une partie des coûts de construction d’une nouvelle tour cellulaire.
Elle note que SaskTel l’a avisée en 2018 que la société d’État contribuerait à hauteur d'environ 320 000 $ à ce projet. SaskTel n’a cependant pas indiqué le coût total de la construction.
Les sociétés d'État ont été créées pour fournir des services à la population. Il est évident que SaskTel réalise des profits. Toutefois, ceux-ci ne semblent pas être réinvestis dans la communauté comme nous l'aurions souhaité, déplore un membre du conseil de bande de Ministikwan Lake, Cameron Janvier.
Cette communauté a déjà subi les conséquences tragiques de la fracture numérique.
En avril 2010, une personne de 19 ans est morte après s'être égarée en pleine nature près de Big River. Un appel avait été fait au 911, mais la connexion était mauvaise et avait fini par être interrompue. La Gendarmerie royale du Canada (GRC) n’avait donc pas envoyé de policiers sur les lieux.
La Nation crie a rappelé que le premier ministre de l'époque, Brad Wall, avait alors promis d’améliorer le service cellulaire partout dans la province, un changement toujours attendu par beaucoup de Saskatchewanais.
Nous avons besoin de nouvelles tours cellulaires et d’un meilleur service. Des vies humaines sont en jeu, a souligné Cameron Janvier, un membre du conseil de bande.