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Une première incursion à la frontière depuis la fermeture de Roxham
Le Journal de Montréal
Les files ordonnées de demandeurs d’asile avec leurs valises ont fait place à des passages clandestins éparpillés sur la frontière depuis la fermeture du chemin Roxham, fin mars. Un changement qui complique la traversée des migrants et le travail des agents de la GRC, comme a pu constater notre Bureau d’enquête en passant une soirée avec eux à patrouiller près des lignes.
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Par un jeudi soir humide, un VUS noir s’engage sur une route isolée de la Montérégie qui se termine en cul-de-sac, à quelques mètres de la frontière canado-américaine.
Au volant, le sergent Daniel Dubois, de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), avance lentement tout en décrivant à la journaliste de notre Bureau d’enquête l’un des nouveaux chemins préférés des migrants.
Tout à coup, son walkie-talkie grésille. Quatre personnes sont en train de sortir d’un véhicule au chemin Nichols, prévient une voix depuis la centrale de Montréal.
«Et je te gage qu’il y en a qui ont des lignes jaunes sur leur pantalon», lui répond à la blague le sergent Daniel Dubois, en uniforme pour l’occasion.
Car c’est nous, les responsables de la fausse alerte. Visiblement, les agents postés à la frontière sont sur le qui-vive.