
Une première école secondaire alternative verra le jour à Shawinigan
TVA Nouvelles
Une école secondaire unique en son genre verra le jour à Shawinigan dès septembre. Après deux ans de travail, un collectif de parents ainsi que le centre de services scolaire de l’Énergie ont réussi leur pari d’ouvrir la première école secondaire alternative à l’extérieur de Montréal.
«C’est un rêve collectif», lance d’emblée Stéphane Robitaille, le directeur des écoles primaires alternatives de l’Énergie à Shawinigan et de la Tortue-des-Bois à Saint-Mathieu-du-Parc.
Pour une première fois, les élèves de sixième année pourront poursuivre leur parcours au secondaire en mode alternatif dans l’établissement de Shawinigan. Le but, selon M. Robitaille, est de laisser l’étudiant gérer son apprentissage. «Ce qui attend nos jeunes, ce sont des cours le matin, mais dans une pédagogie inversée. On va leur donner la matière d’avance pour qu’ils puissent se l’approprier et qu’on se pose des questions ensuite en classe. L’après-midi, ça sera ouvert pour les options et les projets que les jeunes décideront. Ça laissera place à leur imagination», explique-t-il.
Afin de rénover des locaux de l’établissement, 600 000 $ seront investis. Une équipe du CSS de l’Énergie s’est aussi rendue dans une école alternative de Montréal afin d’observer les façons de faire. Le directeur général du CSS de l’Énergie, Denis Lemaire, soutient que le projet pourrait devenir un laboratoire afin d’expérimenter de nouvelles approches pédagogiques. Le programme du ministère de l’Éducation doit tout de même être appliqué. M. Lemaire ne croit pas que la transmission de la matière soit moins bonne qu’en enseignement régulier. «On a vu à Montréal que le taux de diplomation était de 100 % alors ça ne nous inquiète pas du tout. Les jeunes vont avoir le même diplôme que les autres», poursuit-il.
Ce mode d’enseignement laisse une grande place aux parents. D’ailleurs, ils sont appelés à s’impliquer dans les projets des jeunes, mais aussi dans la vie étudiante. Carolane Quessy, qui fait partie du collectif à la base du projet, soutient que chaque parent s’implique à sa façon. «Certains vont venir aider durant la journée pour du soutien pédagogique, d’autres vont participer aux activités le soir. Si un parent est bon dans un sport, il peut aussi s’impliquer de cette façon», ajoute-t-elle.
Selon l’enseignante Marie Fitzgerald, les bénéfices du mode d’enseignement alternatif sont nombreux. Le premier est l’amélioration de la confiance en soi des jeunes. L’élève est placé au cœur de la prise de décision. «On leur donne des choix, mais on les guide à faire le bon choix, donc c’est certain que ça augmente la confiance en soi. Tu crois en toi, tu oses des choses, tu te développes mieux», illustre l’enseignante.
Une quinzaine de jeunes ont, jusqu’à présent, signifié leur intention de se lancer dans l’aventure. Pour la première année, l’objectif est d’en accueillir de 30 à 45. Afin de conserver l’approche humaniste, l’établissement compte limiter sa capacité à 150 élèves répartis sur les cinq niveaux d’ici 2026-2027. Pour la rentrée 2022, seul le premier secondaire sera offert.