Une prédiction, un quart amoché et la stupidité
Radio-Canada
On en parle très peu souvent, mais les athlètes professionnels œuvrant dans des sports collectifs sont constamment confrontés à une question à la fois malaisante et inquiétante : « le médecin qui me soigne est-il mon médecin, ou le médecin de l’équipe? »
Tous les médecins ne gèrent pas ce conflit d’allégeance (ou ce conflit d’intérêts) de la même façon, ce qui engendre une grande méfiance de la part des athlètes à l'égard des soins médicaux qui leur sont fournis par leur équipe.
Au début de l’année, un préparateur mental travaillant auprès d’athlètes olympiques et professionnels me racontait à quel point il était estomaqué par la quantité d’informations importantes, en matière de santé, que les athlètes professionnels cachent aux entraîneurs et aux dirigeants de leur organisation.
Quand quelque chose cloche, ces athlètes préfèrent en dire le moins possible, quitte à consulter des spécialistes externes, parce qu’ils ne savent pas si ces informations finiront éventuellement par être retenues contre eux.
En revanche, parce qu’ils sont imprégnés de la culture et des enjeux du sport au sein duquel ils pratiquent leur profession, certains médecins deviennent plus permissifs en certaines circonstances et permettent à des athlètes vraiment amochés de continuer à jouer pour le bien commun.
Quand on y pense, nous connaissons tous des histoires d’athlètes héroïques ayant continué à jouer malgré des blessures importantes.
Ce préambule nous mène tout droit à l’histoire du quart des Dolphins de Miami, Tua Tagovailoa.
Jeudi soir, Tagovailoa a subi une violente commotion cérébrale et a quitté sur une civière le match qu’il livrait aux Bengals de Cincinnati.
Cette histoire suscite une vive polémique parce qu’aux yeux de beaucoup de gens, le sort de Tagovailoa était écrit dans le ciel. Et en grosses lettres, à part ça. Mais pas aux yeux du personnel médical des Dolphins de Miami, semble-t-il.