Une pharmaceutique forcée de réduire le prix d’un médicament vital jugé excessif
Radio-Canada
Une société pharmaceutique qui a augmenté le prix d'un médicament qui sauve des vies facture trop cher son produit et doit en réduire le coût, juge l’agence fédérale chargée de réglementer les prix des médicaments brevetés vendus au Canada.
Dans une rare décision rendue cette semaine, le Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) a déclaré que le prix du Procysbi, de la compagnie Horizon Pharma, était et demeure excessif.
Le Procysbi contient le même ingrédient actif (le bitartrate de cystéamine) que le Cystagon, qui a été mis sur le marché par une autre société. Le nouveau médicament a toutefois un revêtement spécial qui en retarde l'absorption afin qu'il soit libéré plus lentement dans le corps, ce qui signifie qu'il n'a pas besoin d'être pris aussi souvent.
Les deux médicaments traitent la cystinose néphropathique, une maladie génétique rare chez les enfants qui peut détruire les reins. Le Cystagon n'était disponible que par le truchement d'un programme d'accès spécial. Le Procysbi, quant à lui, a été approuvé par Santé Canada en 2017, ce qui a bloqué la voie au premier, pourtant moins cher.
Les parents de jeunes patients ont été stupéfaits lorsque le prix annuel du traitement a bondi de quelque 3000 % en 2018, passant d'environ 10 000 $ (avec le Cystagon) à plus de 300 000 $ (avec le Procysbi).
Horizon Pharma qualifie le Procysbi de médicament nouveau et différent.
Dans sa décision, le CEPMB a répondu à Horizon Pharma qu'elle devait facturer un prix inférieur, mais le montant n'est pas précisé.
L'entreprise présentera son nouveau prix aux provinces et aux territoires, qui détermineront ensuite s'ils peuvent se permettre d’inclure le Procysbi dans leurs régimes d'assurance médicaments.
Un coût annuel d'environ 100 000 $ par personne assurée est généralement considéré comme le maximum que ces régimes peuvent couvrir.