Une partie du quota de civelles est transférée à des communautés autochtones
Radio-Canada
Le ministère des Pêches et des Océans (MPO) a réduit cette semaine le quota de la pêche commerciale à la civelle de 14 % pour accorder ce volume de prises à des communautés autochtones en vertu de leurs droits issus des traités de tirer une subsistance convenable de la pêche.
La pêche à la civelle dans les Maritimes rapporte environ 40 millions de dollars par année. Les civelles sont des anguilles juvéniles que l’on expédie vivantes en Asie où elles sont consommées lorsqu’elles atteignent leur taille d'adultes.
Dans l'État du Maine, où la saison de pêche à la civelle est ouverte, les pêcheurs obtiennent environ 2250 $ la livre.
Neuf détenteurs de permis de pêche commerciale à la civelle sont touchés par la réduction du quota de 14 %. La plupart d'entre eux sont en Nouvelle-Écosse, dont la communauté autochtone de We'koqma'q au Cap-Breton.
La coopérative Shelburne Elver Group est aussi touchée. Son directeur, Brian Giroux, précise qu’elle voit son quota réduit de 160 kg. Les 17 membres de la coopérative essuient une perte totale qu’il estime à 1 million de dollars.
Le ministère des Pêches et des Océans du CanadaMPO réduit sans indemnisation le quota des pêcheurs commerciaux après avoir renoncé au programme volontaire de rachat de permis pour 2022.
L’industrie dénonce ces mesures. Brian Giroux affirme que c’est de l’intimidation depuis le tout début.
Genna Carey, qui parle au nom de sept détenteurs de permis de pêche commerciale, estime qu’il était possible d’améliorer l’accès des Autochtones à la pêche sans exproprier les pêcheurs commerciaux.
L'Assemblée des chefs Mi'kmaq de la Nouvelle-Écosse juge que la restructuration du quota est encourageante, mais elle estime qu’on est encore loin d’une mise en oeuvre complète des droits issus des traités, explique le chef Gerald Toney.