
Une norme sur le nickel assouplie pour séduire l’industrie
Radio-Canada
Le gouvernement du Québec ne veut pas simplement s'ajuster au reste du monde en assouplissant sa norme sur le nickel. En permettant davantage d'émissions de particules dans l'air ambiant, il veut également demeurer « attractif » aux yeux de l'industrie et profiter de la manne anticipée que représentent les véhicules électriques.
Le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques confirmait la semaine dernière qu'il irait de l'avant avec un règlement permettant d'assouplir les normes environnementales pour les émetteurs de particules de nickel.
S'il assure qu'il veut maintenir un équilibre pour préserver la santé humaine, le gouvernement du Québec, par la voix du ministère de l'Économie et de l'Innovation, admet que la décision repose sur une logique économique. Le nickel y est considéré comme un minerai stratégique.
La modification de la norme du nickel assurera la poursuite de projets d’entreprises du secteur et appuiera les nombreux efforts pour créer une filière complète de fabrication de batteries au Québec, explique un porte-parole dans un courriel envoyé à Radio-Canada.
« En modifiant sa norme sur le nickel, tout en s’assurant de préserver la santé ainsi que la qualité de vie des citoyens et en respectant l’environnement, Québec veut attirer des joueurs importants de l’ensemble de la chaîne du nickel. »
Deux minières extraient actuellement du nickel du sol québécois, soit Glencore Canada et Canadian Royalties, exploitant toutes deux des gisements au Nunavik. Dans le cas de Glencore, la minière souhaite prolonger la durée de vie de la mine Raglan. Canadian Royalties vise dans son cas à exploiter le gisement de Puimajuq.
Une troisième société minière, Magneto Investments, espère quant à elle lancer le projet Dumont dans la région d'Amos, en Abitibi. À eux seuls, l'expansion de Raglan et le lancement de Dumont doubleraient la capacité de production de nickel du Québec, selon le Ministère de l'Économie et de l'InnovationMEI.
Le Québec a la chance de disposer de gisements de nickel de classe mondiale. Le nickel est un minerai stratégique au cœur du développement de la chaîne de valeur québécoise des batteries pour véhicules électriques, ajoute le Ministère de l'Économie et de l'InnovationMEI dans ses communications.
Ces volontés s'appuient sur des études commandées à SNC-Lavalin et à la firme Deloitte. Remises au gouvernement en 2018, ces documents n'ont été rendus publics que la semaine dernière, lors de l'annonce du projet de règlement assouplissant la norme québécoise sur le nickel.