Une marche pour rendre hommage au quartier Notre-Dame à Rouyn-Noranda
Radio-Canada
Dimanche après-midi, plus d’une centaine de citoyens se sont réunis dans les rues du quartier Notre-Dame à Rouyn-Noranda, afin de souligner l’importance historique et culturelle de ce secteur, qui sera en partie racheté et démoli par la Fonderie Horne en vue d’y installer une zone tampon.
L’âme de la ville, l’âme du quartier, c’est nous, les résidents. L’ADN de cette ville-là, c’est nous tous et ceux qui vont nous succéder, pas la Fonderie, s’exclame Jenifer Ricard Turcotte devant la foule qui a arpenté le quadrilatère Carter-Portelance pendant près de trois heures.
Merci beaucoup!, a rétorqué une dame attentive à l’extérieur de sa résidence, qui fait partie de la zone ciblée.
L’objectif de la démarche est principalement de présenter, avec l’aide d’experts en urbanisme et en histoire, les racines du quartier qui a été construit à quelques mètres de l’usine maintenant détenue par la multinationale Glencore.
Pour l’organisatrice Marie-Hélène Massy Emond, du collectif des Pas des lieux, il s’agit d’une façon de rendre hommage aux quelque 200 ménages qui devront se départir de leur résidence au cours des prochaines années.
On a besoin de se rassembler et de réfléchir à notre situation. Qu’est-ce qui fait la vitalité d’un quartier? Ce sont les gens qui y habitent. On veut leur montrer notre amitié et notre attachement envers ce coin de notre ville, lance-t-elle.
Jean-Philippe Rioux-Blanchette, sociologue de formation, a pu discuter de la construction du quartier Notre-Dame, il y a près de 100 ans.
Il y a beaucoup d’inégalités sociales et très peu de développement. C’est un quartier qui a été construit en séparant les cadres des ouvriers, explique-t-il, rappelant au passage la place centrale de l’entreprise dans la création de la Ville de Rouyn-Noranda.
Lors de la marche, un micro était offert pour celles et ceux qui souhaitaient exprimer leurs inquiétudes face à la création d’une éventuelle zone tampon entre l’usine et le reste de la ville.