Une maison d’hébergement pour les patients autochtones et leurs proches
Radio-Canada
Bernadette Vollant est inushkueu, une femme innue, originaire de Matimekush-Lac John (Schefferville). À son deuxième séjour dans la région de Québec, elle se sent de nouveau bien accueillie au CHAQ, chez Angélique Malek. Elle est arrivée la veille, inconsciente, au Centre hospitalier de l'Université Laval de Québec (CHUL) par un service sanitaire aérien en provenance de sa communauté d'origine.
Bernadette Vollant partage avec nous son histoire dans sa langue, l'innu-aimun. Tout s'est passé vite, dit-elle. Elle a été hospitalisée à la suite d'une hémorragie à l'estomac en raison de varices gastriques. Elle a souffert. Elle souffre encore. Tout en parlant, elle touche son oesophage et indique où se situe sa douleur.
Elle enchaîne en parlant de sa sœur. Elle est mourante, dit-elle. Elle n'a qu'une seule idée en tête, aller rejoindre sa sœur aînée, Jeanne-d'Arc Vollant, hospitalisée à l'hôpital de Sept-Îles. L'accompagner vers son dernier voyage. Elle doit m'attendre, affirme-t-elle.
Lorsqu'elle a su pour le grand départ de sa sœur, son corps a réagi, et l'hémorragie est survenue. Comme un choc, précise-t-elle. Dans cet échange, Bernadette Vollant exprime naturellement l'humour des Innus, présent en toute circonstance, avec la survie en héritage. Elle rit beaucoup. J'aime ma communauté et la proximité avec le territoire. Je veux guérir, affirme-t-elle.
C'est dans cet état d'esprit, marqué par le deuil et la maladie, que Bernadette Vollant s'est retrouvée à la maison d'hébergement d'Angélique Malek. Espaces autochtones y a aussi séjourné un jour et demi.
Les gens circulent, se reposent, mangent, dorment, prennent un café. C'est calme. On y entend, entre autres, la langue innue et des encouragements tout en douceur.
« Akua tuta, qui signifie "prends soin de toi". Miam a? qui signifie "ça va?". Et d'ajouter dans la langue : "Je te souhaite un bon examen". »
Le CHAQ offre 10 chambres pour une capacité d'accueil de 20 personnes. La majeure partie des patients sont accompagnés, soit d'une personne de leur famille, soit d'une personne affectée à ce type d'accompagnement.
La maison est grande, et les pièces chaleureuses sont d'une grandeur moyenne. Lorsqu'on entre dans la maison, un canot offert par le père d’Angélique Malek attire le regard.