Une mère se prive de nourriture pour nourrir ses quatre enfants
Radio-Canada
Diana est une mère de quatre enfants, dont deux adolescents. Elle ne dispose que d’un budget de 6 $ par jour pour nourrir toute la famille. Elle réussit à faire son épicerie en allant chercher au fur et à mesure ce dont elle a besoin. Elle doit en tout temps s’en tenir au strict minimum pour s’assurer que ses enfants mangent. Elle participe à des activités de cuisine au Centre d’organisation mauricien de services et d’éducation populaire (COMSEP) pour avoir accès à plus de repas.
Néanmoins, elle admet devoir se priver. J’aime mieux faire manger mes enfants et moi manquer des affaires. Oui, je m’en achète, mais je pense à mes enfants. Elle fait aussi remarquer que les épiceries offrent leurs rabais en dehors des périodes où elle reçoit ses chèques d’assistance. C’est platte pour les mamans monoparentales, les personnes qui sont seules, puis même les personnes âgées, se désole-t-elle.
Diana garde espoir de voir sa situation s’améliorer. Elle est en route pour l’obtention d’un emploi. Maintenant que ses enfants sont suffisamment grands pour rester seuls, elle n’a plus besoin d’engager quelqu’un pour les garder.
Mais un autre défi s’impose à elle, son logement est devenu insalubre à la suite d’un dégât d’eau survenu l’été dernier. De la pourriture s’est depuis développée. L’équipe de COMSEP tente de régler la situation parce qu'elle a peu de chances de retrouver un logement abordable. S’il fallait qu’elle doive payer plus cher son loyer, elle se retrouverait une fois de plus en situation précaire.
La cofondatrice de COMSEP Marie-Josée Tardif constate qu’avec l’inflation qui sévit depuis un an, la sécurité alimentaire a pris de plus en plus de place dans la vie des gens. Elle révèle que Noël va être différent cette année. Les collectes de dons ne serviront pas à offrir des gâteries aux personnes dans le besoin, mais bien à leur offrir l’essentiel. À COMSEP, c’est sûr que nous, à Noël, il va y avoir beaucoup de cadeaux en nourriture. Déjà, il y a des gens qui nous font des dons, on va rajouter des paniers d’épicerie, on va rajouter des festins de Noël, de la nourriture. Les gens, c’est ça qu’ils ont besoin.
Comme tous les Québécois, Diana recevra bientôt un chèque du gouvernement provincial. Elle sait déjà qu’elle ira faire une grosse épicerie. Son budget mensuel est d’environ 400 $. Le chèque qu’elle va recevoir va couvrir tout juste le montant d’une bonne épicerie, le reste va être vite dépensé en d’autres besoins essentiels. Il est fort possible qu'au début du mois de janvier il ne restera plus de traces de ce chèque.
Ils ont besoin de cet argent-là, témoigne Marie-Josée Tardif. Avant, je t'aurais dit qu'ils vont se payer des petites gâteries. Cette année, ils vont se payer de la nourriture. Ils vont peut-être manger un peu mieux.
Avec les informations de Pascale Langlois