
Une juge demande à la DPJ de revoir son mode d’opération
TVA Nouvelles
Une juge s’est montrée cinglante envers la DPJ à qui elle ordonne de revoir «son mode d’opération» après qu’une adolescente à risque eut été laissée en famille d’accueil alors que le tribunal avait ordonné son placement en centre de réhabilitation à la demande de la DPJ elle-même.
«Le rôle du DPJ n’est pas de trouver des mesures alternatives à une mesure ordonnée. Son rôle est de l’exécuter», a martelé la juge Peggy Warolin dans une récente décision.
Plus d’un mois s’est écoulé entre l’ordonnance du tribunal et l’intégration de l’adolescente dans un centre de réhabilitation. Entre-temps, elle a été placée par un organisme tiers sur une liste d’attente et demeurait dans une famille d’accueil «dépassée».
Les actions de la DPJ et de l’organisme tiers constituent une violation des droits de l’enfant, hautement à risque, tranche la juge de la Cour du Québec.
L’adolescente de 13 ans ne respectait plus l’autorité, faisait l’école buissonnière et consommait des drogues. Le jugement note le vol d’un VTT causant un accident ainsi que des «comportements sexuels à risque» avec un adulte.
Le centre de réhabilitation qui devait accueillir la jeune n’avait plus de lits disponibles et ne disposait d’aucune «mesure intermédiaire», que les jeunes disposent d’une ordonnance de placement ou non.
Une intervenante a mentionné en Cour avoir entrepris des démarches auprès d’autres centres de réhabilitation, qui étaient eux aussi à court de places.
Son témoignage a également révélé que de nombreux jeunes restent en centre de réhabilitation «plus longtemps que c’est nécessaire» à cause notamment d’un manque de familles d’accueil.
«Le manque de ressources ne constitue aucunement une excuse», tranche la juge, prenant tout de même soin de dénoncer ce manque.