Une invitation à prendre le déconfinement une étape à la fois
Radio-Canada
Le premier ministre François Legault annonçait mardi un retour vers la « presque normalité » d'ici le 14 mars. Des experts s'entendent pour dire qu'il était temps que Québec lâche du lest pour le bien-être de la population, mais estiment qu'il faut prendre le temps de repartir le moteur tranquillement.
Pour la présidente de l'Ordre des psychologues du Québec, Christine Grou, il faudra prendre le temps de réinstaller sa routine de l’avant-pandémie.
Ça va prendre plus de temps à pâlir sur le plan psychologique que le virus lui-même. Ça va se réinstaller tranquillement, mais il ne faut pas s’en inquiéter, explique la psychologue.
Le calendrier de déconfinement, qui prévoit des assouplissements graduels sur une période d'un peu plus d'un mois, permettra non seulement d'éviter un retour en arrière, mais aussi de se réhabituer à une vie avec moins de contraintes. Christine Grou souligne que trois facteurs vont influencer cette reprise, soit la réserve psychique du départ, comment le confinement a été vécu et le soutien psychosocial que la personne a réussi à garder. Cependant, les normes prépandémie ne seront plus les mêmes, selon elle.
Le modèle hybride sera adopté par certains. Il faudra se donner le temps de s'en remettre. Certains ont fait le point sur ce qui compte vraiment, estime Mme Grou.
« Nous n'avons pas tous vécu les mêmes deuils et tensions. Il faut sortir de cet isolement. Tout le monde a vécu un déconditionnement. Il faudra apprendre à reprendre le rythme petit à petit en se pardonnant de ne pas avoir le même rythme qu’il y a deux ans. »
Lors de l'annonce de son plan de déconfinement, le premier ministre François Legault a parlé d’une étape importante dans la pandémie et d’un risque calculé.
La médecin spécialiste en santé publique et membre du Comité sur l'immunisation du Québec, la Dre Maryse Guay, croit que le gouvernement n’avait pas le choix d’adopter un plan de déconfinement.
Sur le plan social, le gouvernement n'avait pas le choix. On doit passer à autre chose. Il faut reprendre la vie d'avant tranquillement pour notre santé mentale, sur le plan économique et culture, explique Maryse Guay.