Une interprète de Rimouski a traduit le discours de Volodymyr Zelensky aux Communes
Radio-Canada
Une interprète parlementaire originaire de Rimouski, Aimée Lavoie, a traduit le discours que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a offert à la Chambre des Communes mardi. Avec une équipe de cinq collègues, elle a traduit le discours de l'anglais au français.
La voix d'Aimée Lavoie est d'ailleurs celle qu'on entendait sur la chaîne RDI lors du discours du président.
C'était la première fois qu'un chef d'État s'adressait à la Chambre des Communes en mode virtuel. C'était une première allocution d'un chef d'État depuis le début de la pandémie. Donc, ça a fait beaucoup de premières fois mardi. C'était aussi la première fois que j'interprétais un chef d'État [qui parlait] depuis une zone de guerre, explique l'interprète.
Elle ajoute que la charge émotive est vraiment ce qui a représenté le plus grand défi pour elle dans cette affectation.
« C'est sûr que ça prend des nerfs d'acier. Surtout, étant donné l'émotion, toute la fébrilité qu'il y avait à la Chambre des Communes mardi. »
C'était quasi insoutenable, dit-elle. On se rappelle que l'interprétation, l'interprétariat, c'est un jeu d'équilibrisme. C'est un peu casse-cou dans le sens où il y a plein de choses qu'on ne contrôle pas lorsqu'on interprète. On ne contrôle pas la qualité du son qui parvient à nos oreilles. On ne contrôle pas le débit de l'intervenant qu'on interprète, la densité des allocutions, la vitesse.
Aimée Lavoie soutient que l'interprétation représentait aussi un défi technologique, ce qui a, selon elle, ajouté à la puissance du moment.
« On ne contrôle pas la charge émotive de ce qui est livré. Donc, ça a été un très beau défi. Et, ça a été une occasion de me rappeler pourquoi j'aime faire ce travail. »
Il est à noter que, comme dans bien des cas et des interventions à interpréter, elle ne disposait pas du discours à l'avance. Ça fait partie du travail, précise-t-elle.