Une infirmière et sa patiente deviennent l’une pour l’autre une source d’inspiration
Radio-Canada
« C'est mon idole! Elle était en train de vivre l'épreuve la plus difficile de sa vie et elle avait un sourire comme je n’ai jamais vu! » Marie-Eve Lefebvre, infirmière en oncopédiatrie au CIUSSS de l’Estrie - CHUS, parle avec amour et admiration d’Aurélie Caron-Julien, qui est en rémission d’une leucémie. C’est lors du premier traitement de chimiothérapie d’Aurélie que ces deux femmes allumées, joviales et sensibles se sont rencontrées pour la première fois. Au fil du temps, elles sont devenues, l'une pour l’autre, une source d’inspiration.
Au printemps 2020, Aurélie a 21 ans. Elle doit recevoir de toute urgence des traitements de chimiothérapie pour un cancer diagnostiqué il y a quelques jours à peine. Même si elle est adulte, il est décidé par le personnel médical qu’elle sera traitée en oncopédiatrie. Une épreuve qu’elle doit affronter sans la présence réconfortante de ses parents, puisque les visites sont strictement interdites à cause de la COVID-19. Il y a Facetime, pour garder contact, mais ce n’est pas comme tenir la main de sa mère ou de son père.
Heureusement, une infirmière bienveillante lui est affectée afin de s’assurer que tout se passe bien pendant ce premier traitement. Aurélie se souvient encore du sourire chaleureux de Marie-Eve ce jour-là, de son accueil et de la connexion immédiate entre les deux.
Je lui parlais comme on parle à une amie. On s'est vite rendu compte qu’on se ressemblait et qu’on avait des choses en commun. On a jasé pendant deux heures et demie. Ça m’a fait un bien énorme, se rappelle Aurélie .
Ça a été marquant, ajoute pour sa part Marie-Ève. Aurélie est une personne douce et calme. Généreuse, accueillante et gentille avec tout le monde et toujours positive. Elle a été un modèle de courage pour tous les jeunes patients à la clinique d'oncopédiatrie.
Marie-Ève ajoute que la chimie entre elle et Aurélie a été telle qu’elles sont devenues un peu comme des amies ou des grandes sœurs. On n’a aucune peine à y croire, à entendre les échanges chaleureux et à voir les regards complices entre les deux durant l’entretien. Il faut dire aussi que cette relation s’est développée durant la pandémie où, par moment, les contacts humains étaient réduits au minimum. L’hôpital était alors pour elles un lieu de rencontre et d’échange privilégié et grandement apprécié. Les gens que je voyais le plus, c'était Marie-Eve et les autres infirmières, se souvient Aurélie.
À travers les discussions avec Marie-Eve sur la fin de semaine qui vient de passer ou sur les études en biologie qu’elle suit à distance, Aurélie se montre curieuse quant aux soins qui lui sont apportés et développe petit à petit un réel intérêt pour les sciences infirmières. C’était le fun, parce qu’elle posait beaucoup de questions. Elle voulait comprendre les traitements qu’elle recevait, précise Marie-Eve.
La jeune patiente constate au fil des mois que le milieu hospitalier est beaucoup moins lourd et triste qu’il n’y paraît. À observer son infirmière et ses collègues intervenir auprès des enfants, Aurélie réalise qu’elle aimerait elle aussi donner à son tour .
À force de côtoyer Marie-Eve et les autres infirmières, j’ai vu la différence qu’elles faisaient dans ma vie. Même dans les moments les plus bas. Je me suis dit : "mon Dieu! J'aimerais aussi faire la différence comme ça dans la vie des gens.”