Une grève des chauffeurs routiers perturbante en Corée du Sud
TVA Nouvelles
Les chauffeurs de poids lourds sud-coréens ont mené mardi un huitième jour de manifestations contre la hausse des prix du carburant, paralysant un peu plus les chaînes d'approvisionnement mondiales et causant, selon le gouvernement, des pertes de plus d'un milliard d'euros.
La grève a perturbé la production et le transport dans les secteurs cruciaux de l'acier, de la pétrochimie et de l'automobile, entraînant des pertes d'environ 1600 milliards de wons (1,2 milliard d'euros), selon les données du ministère du Commerce.
Ce mouvement social est la dernière épreuve en date pour les chaînes d'approvisionnement mondiales, déjà mises en difficulté par les confinements prolongés en Chine et la guerre en Ukraine.
La Corée du Sud est le plus grand exportateur de puces mémoires et abrite le géant mondial des puces Samsung Electronics, ainsi que de grandes entreprises automobiles comme Kia et Hyundai Motors.
Il s'agit aussi de la première grève d'envergure pour le président nouvellement élu Yoon Suk-yeol, un conservateur pro-entreprises qui s'est engagé à rester ferme sur les conflits sociaux.
Les chauffeurs ont débrayé la semaine dernière et ont perturbé l'activité des ports et des usines de la quatrième économie d'Asie pour protester contre la fin du salaire minimum et la hausse des coûts.
«Tout ce que nous demandons, c'est de mettre fin à l'incertitude dans nos vies», a expliqué mardi à l'AFP Cho Jeong-jae, membre du Syndicat de solidarité des chauffeurs de marchandises.
Les camionneurs se disent «désespérés» à cause de la hausse brutale des coûts du carburant, l'inflation en Corée du Sud atteignant un pic sur une décennie selon les chiffres officiels de mai.
«Lorsque les prix du carburant baissent, cela se traduit très rapidement par une diminution des frais de transport», a déclaré M. Cho. «Mais ce n'est pas le cas lorsque les prix du carburant augmentent. Notre niveau de vie est en jeu.»