Une forêt nourricière pour approvisionner les étudiants de Gaspé
Radio-Canada
Plusieurs dizaines d'arbres fruitiers ont été plantés l'an dernier derrière les bâtiments du campus de Gaspé du Cégep de la Gaspésie et des Îles. Le projet a été lancé par des enseignants qui espèrent, d’ici trois ou quatre ans, approvisionner en pommes et en poires les 200 occupants des résidences étudiantes.
L’initiative, qui s’inscrit dans le mouvement de l’autonomie alimentaire, est aussi l’occasion d'apprendre pour les étudiants en foresterie, mais pas seulement eux.
Enseignants et étudiants ouvraient samedi les portes de leur forêt nourricière au public afin de les sensibiliser au concept de l’autonomie alimentaire.
Une forêt, oui c'est du bois, mais c'est aussi l'ensemble des ressources que l'on peut [en] retirer, notamment pour nous nourrir. C’est très important [...], c'est l'enjeu de l'autonomie alimentaire, explique l’enseignant en Technique forestière du Cégep de la Gaspésie et coordonnateur du projet, Samuel Pinna.
Plusieurs variétés de pommiers et de poiriers ont été plantées pour en comparer les rendements.
L’enseignant explique qu’il n’est pas question de tondre la pelouse autour des arbres afin d'encourager la biodiversité.
On va garder la végétation qui pousse autour [des arbres] pour faire des refuges pour la biodiversité, les insectes, les parasitoïdes, tout ce dont on a besoin pour l'équilibre du système. Et on va compléter avec d'autres végétaux qui vont servir pour se nourrir. Aujourd'hui, on va planter de la rhubarbe, des asperges, des plantes pour fixer l'azote pour nourrir le sol, d'autres qui vont attirer les insectes pollinisateurs. C'est la biodiversité qui est à l'honneur, décrit Samuel Pinna.
Ce projet est aussi l’occasion d’étudier la résistance au climat gaspésien, puisque les saisons sont plus courtes. Ça a particulièrement été le cas cette année avec un printemps très pluvieux et froid.
Le but est vraiment l'autonomie alimentaire. Le monde est en train de changer. Il faut développer des systèmes novateurs, donc ça veut dire des essais et des erreurs. On a la chance de pouvoir expérimenter ici, il faut trouver de nouveaux systèmes de production adaptés pour notre région, souligne l’enseignant.