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Une femme dirigera le gouvernement en Tunisie pour une première fois
Radio-Canada
Une femme, Najla Bouden, a été chargée mercredi de former un nouveau gouvernement en Tunisie, une première dans l'histoire du pays, mais ses prérogatives seront limitées après que le président Kais Saied se fut arrogé les pleins pouvoirs.
Complètement inconnue du grand public et scientifique de formation, cette universitaire, qui a le même âge – 63 ans – que M. Saied, était chargée de la gestion d'un projet subventionné par la Banque mondiale pour réformer l'enseignement supérieur.
Cette nomination surprise a été annoncée deux mois après le limogeage, le 25 juillet, du premier ministre Hichem Mechichi par le chef de l'État, qui a également gelé le Parlement et pris en main le pouvoir judiciaire.
Selon un communiqué de la présidence, M. Saied a chargé Mme Bouden de former un gouvernement dans les prochaines heures ou prochains jours.
Mais c'est le chef de l'État qui sera le réel détenteur du pouvoir exécutif. Il présidera le Conseil des ministres, en vertu d'un décret contenant des « mesures exceptionnelles » adopté le 22 septembre.
C'est la première fois dans l'histoire de la Tunisie, pays pionnier dans le monde arabe en matière de droits des femmes, que la tâche de diriger le gouvernement est confiée à une femme.
Depuis la présidence de Habib Bourguiba qui leur avait aménagé un code de statut personnel en 1956 interdisant la polygamie et la répudiation et autorisant le divorce, la Tunisie est considérée comme le pays du Maghreb à l'avant-garde pour l'émancipation des femmes.