Une femme de 70 ans passible d’une amende de 5000 $ pour avoir nourri des pigeons
Radio-Canada
Une Terre-Neuvienne raconte que sa mère âgée de 70 ans est passible d’une amende de 5000 $ pour avoir nourri des pigeons dans son jardin du centre-ville de Saint-Jean.
Jessica Rendell explique que sa mère, Susan Rendell, est poursuivie par la ville pour avoir violé un arrêté municipal qui interdit aux résidents de nourrir les animaux sauvages dans les propriétés résidentielles.
Elle explique que sa mère nourrit des pigeons dans son jardin depuis plus de 10 ans. Ma mère a subi des traitements contre le cancer il y a quelques années. Elle souffre de troubles anxieux, c'est une personne âgée, et ils ont été d'un grand réconfort pour elle, raconte sa fille.
Il y a tant de crimes et tant d'autres problèmes urgents, pourquoi dépenser l'argent des contribuables pour poursuivre les gens qui nourrissent les pigeons?, s'interroge Jessica Rendell.
Elle explique que sa mère a reçu une lettre de la municipalité il y a quelques mois lui demandant d’arrêter de nourrir les pigeons. Sa mère a essayé de leur donner moins de nourriture mais les pigeons, habitués à être nourris à cet endroit depuis des années, sont revenus.
Des documents judiciaires montrent que Susan Rendell a été poursuivie le 13 avril pour n'avoir pas cessé de nourrir les animaux sauvages et pour n'avoir pas placé de la nourriture ou d'autres attraits à l'extérieur, en violation d'un arrêté municipal sur les propriétés résidentielles qui interdit ces deux activités. Dans le règlement municipal, la définition d’animaux sauvages inclut les pigeons.
Un porte-parole de la ville de Saint-Jean a expliqué à CBC que l’arrêté est entré en vigueur en juin 2019. Des articles de presse de l’époque expliquent que la mesure a été mise en place pour freiner la population de rats dans la ville.
La ville refuse de commenter l’affaire en cours et affirme qu’ une autre poursuite est en cours en lien avec l’arrêté.
Pour sa fille, c’est l’incompréhension. Si nourrir les pigeons était une source de nuisances, elle comprendrait les mesures prises à l'encontre de sa mère. Mais il n'y a pas de saleté, ni de rats, affirme-t-elle.