Une exposition consacrée à Claude Bolduc à la Pulperie de Chicoutimi
Radio-Canada
Rien ne laissait croire que l'Almatois d'origine Claude Bouchard allait devenir artiste-peintre. L'homme qui expose ses oeuvres au musée de la Pulperie de Chicoutimi, était facteur dans les années 80 avant d'être largement inspiré par Arthur Villeneuve.
Quand je passais le courrier, l’été, je le voyais dans la cour en train de travailler ses fleurs, faire son jardinage. J’étais impressionné quand je le voyais, parce que j’avais envie de peindre.
Au fil de ses visites, Arthur Villeneuve et Claude Bolduc tissent un véritable lien. À plusieurs reprises, le facteur est invité à entrer, Arthur Villeneuve lui présente ses oeuvres, lui parle de choses et d'autres. Un privilège, considère Claude Bolduc. J’ai été chanceux parce qu'il ne savait pas que je m’intéressais à l'art, j’étais simplement le facteur. Comme lui était le barbier. C'était une rencontre d’être humain à être humain. Il n'avait pas à jouer à l’artiste, il était un être humain qui s’exprimait et moi j’étais là pour écouter.
Claude Bolduc, inspiré par l’histoire du barbier devenu artiste, se met à peindre à son tour, en 1987. La première influence, ça a été l’audace de me dire que je suis capable. Comme lui, on s'est un peu moqué de moi de façon générale. Gentiment, mais quand même, famille et amis se demandaient pourquoi je faisais ça.
Comme Villeneuve, Claude Bolduc peint d’instinct. Non pas sur des murs, mais sur des toiles. Sur lesquelles certains motifs semblent familiers. Même si dans les oeuvres de Bolduc, un aspect charnel est bien plus présent. La sexualité est essentielle dans mon œuvre parce que c'est toujours le combat d'Éros contre Thanatos. Dans mes peintures, c’est toujours l’idée que la vie est une sorte de combat contre la mort. C'est le cas dans tout ce qu’on fait et je mets beaucoup de sexualité pour exprimer ça.
L'artiste ne se froisse pas du rapprochement qui est souvent fait entre lui et Villeneuve. Ca ne me gêne pas parce que c’est une vraie filiation. C'est quelque chose dont je suis fier. Il y a eu une rencontre, il y a eu quelque chose. Je n'ai pas cherché à l'imiter. Tout ce que je peux faire c’est remercier cette personne qui est mon père spirituel, en peinture, parce que j’ai appris de lui sans qu'il le sache. J’ai appris, parce que j’ai su écouter, je pense.
L'exposition temporaire au musée de la Pulperie de Chicoutimi se poursuit jusqu'au 11 septembre prochain.