Une ex-étudiante en soins infirmiers accusée de production de faux passeports vaccinaux
Radio-Canada
Une ex-étudiante en soins infirmiers qui aurait déjoué le système en produisant de fausses preuves de vaccination, au plus fort de la pandémie, fait maintenant face à plusieurs accusations criminelles, à l’issue d’une enquête menée par l’Unité permanente anticorruption (UPAC).
Fatima-Zhoura Aini travaillait comme vaccinatrice dans un centre de la Montérégie-Est au moment des faits qui lui sont reprochés.
La femme de 35 ans est accusée d’abus de confiance alors qu’elle était employée du gouvernement, de production de faux documents, d’avoir directement ou indirectement utilisé des ordinateurs de manière frauduleuse et d’avoir comploté avec une ou d’autres personnes dont l’identité n’est pas révélée.
Elle a été arrêtée au cours des derniers jours et remise en liberté avec promesse de comparaître au mois d’août.
Son poste au centre de vaccination lui donnait accès aux renseignements personnels des usagers, ce qui lui aurait permis de produire de fausses preuves de vaccination pour des patients sans même qu’ils aient à se présenter.
Ses clients n’avaient qu’à fournir leur nom, leur date de naissance, leur numéro d’assurance maladie ainsi que le nom de leur mère avant de s’inscrire sur Clic Santé. La jeune femme repérait leur profil et, moyennant une somme d’argent, aurait faussement déclaré l’administration d’un vaccin. Elle aurait contribué à la production d’au moins une quinzaine de passeports vaccinaux frauduleux entre mai 2021 et juin 2022.
Le stratagème, révélé par l'émission Enquête en décembre 2021 (Nouvelle fenêtre), aurait permis à des gens non vaccinés de circuler dans les lieux publics, de fréquenter les restaurants et même de franchir la frontière au moment où un passeport vaccinal était exigé par les autorités.
Selon les informations obtenues par Radio-Canada, ses clients payaient entre 1000 et 3000 $ pour l’obtention d’un VaxiCode. Elle les recrutait vraisemblablement par l'intermédiaire d’un réseau de complices.
À l’époque, elle avait effectué deux années d’études collégiales seulement, mais avait été autorisée à vacciner en vertu d’un décret gouvernemental adopté en raison de l’urgence sanitaire.