
Une entrepreneure autochtone défend son droit de récolter du sel auprès de Parcs Canada
Radio-Canada
Une entrepreneure autochtone de Fort Smith, dans les Territoires-du-Nord-Ouest, exige des excuses de Parcs Canada après avoir reçu une lettre lui demandant d'arrêter de récolter du sel dans le parc national Wood Buffalo.
Membre de la Première Nation Chipewyan d'Athabasca (ACFN), Melissa Daniels utilise le sel des plaines salées de Wood Buffalo dans un produit pour le bain de sa gamme de soins de la peau.
« Le Canada essaie d'éteindre mon droit de récolter sur mon territoire traditionnel. Quelque chose qui avait été convenu avec la Couronne depuis 1899 mais qui, dans la pratique, est en place depuis des temps immémoriaux. »
Dans le message de l'agent de Parcs Canada, que Melissa Daniels a publié sur Twitter, ce dernier la félicite pour le succès de sa petite entreprise. Il lui demande ensuite d'arrêter de prélever le sel du parc, citant un règlement national et la responsabilité de Parcs Canada de protéger l'intégrité écologique des plaines salées.
Mme Daniels répond que la lettre illustre pourquoi sa communauté réclamait des excuses et des réparations du Canada pour le déplacement historique de sa communauté et le déni de leurs droits de récolte depuis la création du parc.
Elle évoque un rapport sur l'histoire du parc national Wood Buffalo, publié par la Première Nation Chipewyan d'Athabasca l'année dernière, qui mentionnait que les stratégies de cogestion actuelles du parc ne sont pas adéquates pour aborder de manière significative l'histoire violente reliée à la création du parc et ses impacts intergénérationnels directs et cumulatifs sur les peuples Denésolinés.
Le chef de l'Première Nation Chipewyan d'AthabascaACFN Allan Adam, compare la situation de Mme Daniels à la Marche du sel organisée par le Mahatma Gandhi en 1930, afin de protester contre une loi coloniale britannique interdisant aux habitants de l'Inde de récolter du sel.
La loi est devenue un symbole de tout ce qui était injuste sous le système colonial, selon le chef Adams.
Melissa Daniels souligne que la lettre de Parcs Canada ne faisait aucune référence au fait qu'elle était membre de la Première Nation des Chipewyan d'Athabasca, ajoutant qu'elle avait des droits autochtones et issus de traités constitutionnellement établis li permettant d'utiliser cette terre et que ces droits supplantent tous les règlements du parc.