Une enseignante en francisation se démarque
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Une résidente du quartier Notre-Dame-de-Grâce, Rachida El Ghannami, a récemment été honorée par l’Office québécois de la langue française (OQLF) et le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) pour son travail d’enseignante en francisation auprès des nouveaux arrivants dans la province.
D’origine marocaine, Mme El Ghannami est arrivée au Québec au début des années 2000 après avoir étudié les sciences du langage à Paris. «J’avais envie de vivre autre chose, j’avais un goût de l’aventure. Assez vite, je me suis sentie chez moi ici au Québec et je ne suis jamais repartie», raconte-t-elle.
Impressionnée par l’accueil des Québécois, elle tente aujourd’hui de transmettre son amour de la culture et du français à ses élèves dans sa classe de l’UQAM. Afin de favoriser leur intégration, elle les invite notamment à participer à des activités de bénévolat auprès de Moisson Montréal et de l’Association d’entraide Le Chaînon. «J’estime qu’il s’agit d’une très bonne manière de découvrir le marché de l’emploi et de comprendre comment ça fonctionne. C’est une très bonne expérience pour soi et pour mettre sur un CV. Ça complète aussi la formation sur le plan de l’intégration linguistique puisqu’il y a des gens autour d’eux qui leur expliquent quoi faire. Ils sont confrontés à la langue en dehors de la salle de classe», décrit-elle.
L’enseignante accompagne aussi ses élèves dans leur recherche d’emploi. Elle organise d’ailleurs des sorties en région afin de leur permettre de découvrir les diverses options qui s’offrent à eux. Parmi les endroits visités, on retrouve Québec, Cowansville, Victoriaville et Thetford Mines.
«Quand j’ai des cours avancés, je les accompagne dans les foires d’emploi et en région pour leur donner le goût de s’installer ailleurs dans la province. Sur place, ils voient qu’il y a d’autres possibilités d’offres d’emploi. De plus, des élus sont venus à notre rencontre pour nous faire découvrir leur région», détaille Mme El Ghannami.
«En francisation, on ne fait pas qu’un enseignement d’ordre linguistique, ce n’est pas juste ça. C’est aussi un travail d’accompagnement au niveau de l’intégration socioculturelle», poursuit-elle en expliquant qu’elle a souvent recours à l’actualité dans ses cours afin de faciliter cette intégration. D’ailleurs, le MIFI souligne que l’enseignante collabore beaucoup avec l’organisation afin d’enrichir le programme offert aux nouveaux arrivants.
Vu son parcours de femme immigrante, Rachida El Ghannami connaît très bien les étapes d’intégration auxquelles ses étudiants seront confrontés. Elle concède d’ailleurs qu’elle met souvent l’accent sur celui-ci dans ses échanges avec eux. «J’essaie d’en profiter pour montrer aux étudiants que je comprends ce qu’ils vivent. Immigrer, ce n’est pas très facile. C’est de quitter les siens pour s’installer dans un nouveau pays et de rebâtir sa vie. J’ai peut-être une certaine facilité pour me mettre à leur place et je suis très attentive aux hauts et bas de leur moral. Ceci dit, je suis persuadée qu’il y a des Québécois de souche qui n’ont jamais vécu ça qui sont aussi très sensibles par rapport à ça», dit-elle.