Une enquête réclamée deux ans après l’explosion au port de Beyrouth
Radio-Canada
Deux ans après l'explosion meurtrière survenue au port de Beyrouth, des experts indépendants des Nations unies et des ONG ont appelé mercredi la communauté internationale à lancer une enquête internationale « sans délai ».
Cette tragédie a été l'une des plus grandes explosions d'origine non nucléaire dans l'histoire récente, et pourtant le monde n'a rien fait pour comprendre pourquoi elle s'est produite, ont déclaré les six experts qui sont mandatés par le Conseil des droits de l'homme, mais qui ne s'expriment toutefois pas au nom des Nations unies.
« En ce deuxième anniversaire de l'explosion, nous sommes découragés de constater que les habitants du Liban attendent toujours que justice soit faite, et nous demandons qu'une enquête internationale soit ouverte sans délai. »
Le communiqué de presse est notamment signé par le porte-parole spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Morris Tidball-Binz, le porte-parole spécial sur les droits de l'homme et l'environnement, David Boyd, et l'expert indépendant sur les droits de l'homme et la solidarité internationale, Obiora Okafor.
L'explosion gigantesque du 4 août 2020 au port de Beyrouth a fait plus de 200 morts et 6500 blessés en plus d'avoir détruit des milliers de bâtiments.
Le soir même, les autorités ont déterminé que l'explosion était due à 2750 tonnes de nitrate d'ammonium qui avaient été abandonnées depuis plus de six ans sur le site du port.
Peu après la catastrophe, 37 experts en droits de l'homme des Nations unies avaient publié une déclaration commune appelant le gouvernement libanais et la communauté internationale à répondre de manière réelle aux besoins en matière de justice et de réparation.
Mais les proches de victimes n'ont reçu aucune réponse de leurs dirigeants quant à la présence des tonnes de nitrate d'ammonium qui ont été entreposées de manière négligente dans le port. Les enquêtes sont au point mort depuis la fin de 2021, en raison d'obstructions politiques. Aucun fonctionnaire n'a encore été inculpé.
L'enquête nationale bloquée, les familles des victimes ont donc appelé la communauté internationale à mettre en place une enquête indépendante sous l'égide du Conseil des droits de l'homme, rappellent les experts de l'ONU.