
Une enquête publique, vraiment?
TVA Nouvelles
En février, j'étais plutôt opposé à une enquête publique sur la gestion de la pandémie.
Comment en circonscrire le mandat? L'exercice allait-il durer 25 ans? Engager des centaines de millions de dollars.
Des institutions et contre-pouvoirs existants peuvent faire le travail, non? Celui d'exposer précisément ce qui s'est passé afin de mieux préparer l'avenir. Dans une optique de prévention, pas d'accusation...
Déjà, la coroner, la Protectrice du citoyen, la Commissaire au bien-être enquêtent.
À quoi bon ajouter une commission d'enquête? L'outil jadis de type «inquisitoire» s'est mué —en raison de nombreuses décisions récentes des tribunaux sous l'empire des chartes des droits— en quasi-procès. Il s'est donc alourdi.
Il suffit de contraster l'efficacité des commissions des années 1970 à celles d'aujourd'hui où les avocats interrogent et contre-interrogent les témoins. Où les commissaires renoncent le plus souvent qu'autrement à formuler des blâmes, de peur de se les faire annuler par les tribunaux...
Certes, depuis le début de l'enquête de la coroner Géhane Kamel sur l'hécatombe dans les CHSLD durant la première vague de la COVID-19, je suis, comme vous, troublé.
Les imprécisions et oublis d'Horacio Arruda, Directeur national de santé publique, semblent parfois invraisemblables. Un peu plus et il reprenait à son compte la fameuse quadruple négation de l'ex-grand vizir du comité exécutif de Montréal, Frank Zampino devant la Commission Charbonneau: «Je ne confirmerais pas non plus que je ne pourrais pas l’exclure.»
Son voyage au Maroc, fin février 2020, alors que la COVID-19 faisait déjà des ravages en Chine et sur des bateaux de croisière, apparaît aujourd'hui d'une désinvolture inouïe.