Une contamination de plastique « jugée préoccupante » dans la rivière Magog de Sherbrooke
Radio-Canada
Il y a tellement de microparticules de plastique trouvées dans la rivière Magog et dans le lac des Nations de Sherbrooke, que la Ville a commandé une cartographie pour avoir un portrait de la contamination qui « est jugée préoccupante ».
Même si le rapport n'est pas encore prêt, le constat est clair. La problématique persiste. Il faut agir, soutient le gardien de rivières pour le Regroupement des associations pour la protection de l’environnement des lacs et des bassins versants (RAPPEL), Gabriel Provencher-Pharand.
Ce dernier a passé les dernières semaines à sillonner à bateau la rivière Magog et le lac des Nations. Il a repéré des accumulations de particules de plastique à une quinzaine d'endroits dans la rivière. On a trouvé des plastiques de différentes tailles, de différents types. On a aussi [trouvé] du polystyrène.
« Quand on voit des canards dans les zones où il y a des microplastiques, on se questionne si ça se retrouve dans leur système et si ça les affecte. »
Ces particules peuvent difficilement être retirées de l'eau, d’où l’importance de s’attaquer à la source de la contamination. Les microplastiques, ce sont vraiment de petits fragments qui viennent s'entremêler avec des fragments de plantes aquatiques, dans la végétation naturelle de la rivière. Il faudrait être en mesure de démêler les plantes aquatiques avec les particules, mais ce serait un travail fastidieux, explique le directeur général du RAPPEL, Jean-François Martel.
La problématique n'est pas nouvelle. En 2018, un rapport du RAPPEL alertait la Ville de Sherbrooke de la présence de microplastiques dans la rivière Magog.
Deux années plus tard, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) avait sévi contre une entreprise du secteur industriel, Plastimum, la jugeant responsable de rejeter des microplastiques dans le réseau d'égout pluvial qui se déverse, via un petit ruisseau, dans la rivière Magog. L'entreprise avait alors nié toute responsabilité publiquement, mais avait tout de même apporté des correctifs à la satisfaction du ministère.
Depuis, le ministère a transmis un troisième avis de non-conformité à l’entreprise en mai 2021 pour l’entreposage de matières premières non conformes. Des vérifications de ces mesures correctrices, mises en place par Plastimum pour éliminer le rejet de plastique dans l’environnement, sont en cours.
Le président de Plastimum n'était pas disponible pour répondre aux questions de Radio-Canada.