Une cinquantaine de personnes marchent pour dénoncer la violence faite aux femmes à Amos
Radio-Canada
Une marche des alliés contre la violence faite aux femmes a eu lieu lundi midi à Amos.
L’événement clôturait la campagne locale des 12 jours d’action contre la violence faite aux femmes menée par la Maison Mikana, le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel Abitibi (CALACS-Abitibi) et le Centre Femmes Ressources.
C’est pratiquement en silence qu’une cinquantaine de personnes ont arpenté la 1re Avenue, de la Maison de la culture jusqu’au parc Rotary.
Les participants ont arboré un masque médical noir et un ruban blanc, pour marquer le deuil des 18 victimes de féminicides depuis le début de l’année au Québec. Le nom de chacune d’entre elles a été prononcé, puis on a observé un moment de silence, en cette journée anniversaire de la tuerie de Polytechnique Montréal.
C’est une année assez particulière, parce qu’il y a 18 femmes qui sont décédées aux mains d’hommes violents, donc les 18 féminicides dont on entend parler dans les médias. C’est entre autres pour ça qu’on a invité les gens à venir marcher aujourd’hui, en leur mémoire et pour leur rendre hommage, explique Alisée Lemire-Lemay, gestionnaire à la Maison Mikana.
Cette marche servait aussi à dénoncer toutes les violences sexuelles. Pour Andréane Brouard, intervenante communautaire au CALACS-Abitibi, il faut faire plus pour sécuriser les femmes, mais les récentes avancées lui permettent d’être optimiste.
On reconnaît la volonté du gouvernement de mieux accompagner les victimes d’agression à caractère sexuel et de violence conjugale dans le système de justice québécois. On reconnaît aussi le travail exemplaire du comité d’experts et du rapport Rebâtir la confiance qui propose 190 recommandations à cet effet-là, fait-elle valoir.
Une marcheuse, elle-même survivante d’agression sexuelle, a du mal à se faire à l’idée qu’il y ait eu 18 féminicides au Québec en 2021.
« C’est 18 femmes assassinées de trop, dit-elle. Et je me dis que j’aurais pu être une de ces femmes-là, ou ma soeur, ma mère, mes amies. Quand je vois ça, je suis vraiment… je ne dirais pas détruite, parce que ça me donne la force aussi de continuer la lutte contre la violence faite aux femmes. »