Une championne canadienne à la tête du Club de judo de Lebel-sur-Quévillon
Radio-Canada
Quand le secret finit par se savoir, on lui propose de prendre les guides du club de judo local. Elle allait effectuer un retour dans ce sport qu’elle avait dû abandonner trop tôt en raison de blessures.
Dans ma tête, le judo, c’était fini, relate-t-elle. Arrivée à Quévillon, le judo était loin. Quand les gens du club m’ont retrouvée [rires] et qu’ils ont su que j’avais fait autant de judo, ils étaient très intéressés à ce que je reprenne le club.
À son arrivée, l’organisation sportive comptait déjà plusieurs membres réguliers. Isabelle Deschamps a dû suivre une formation pour devenir entraîneuse certifiée, mais son palmarès comme athlète d’élite lui procure une expérience précieuse.
Je n’en parle pas souvent, il y a plusieurs personnes qui vont être surprises d’apprendre tout ça, raconte l’enseignante en riant. La première année de mon sport-études, j’ai été sélectionnée pour les championnats canadiens. Double médaillée et championne canadienne en 2003. Il y a eu des victoires sur le circuit provincial, j’ai été sur l’équipe du Québec comme relève et ensuite élite. Après j’ai été sur la scène internationale, dont aux Jeux panaméricains, au US Open, à des tournois en France et en Belgique.
Le judo est loin d’être la seule discipline sportive offerte dans la municipalité du Nord-du-Québec. En fait, les équipes sportives doivent jouer, amicalement, du coude pour garder leurs athlètes.
Pour Isabelle Deschamps, qui n’est pas native de l’endroit, qu’une municipalité aussi éloignée des grands centres offre autant de possibilités sportives aux jeunes et moins jeunes, c’est impressionnant. Et c’est un défi.
Pour la taille de la municipalité, c’est très bon. On a du hockey, du patinage artistique, du soccer, du judo et de la danse, en plus du sport scolaire. Ça donne beaucoup d’opportunités pour les jeunes, alors on joue du coude, souligne-t-elle. Ma stratégie a été de les attraper plus jeunes, avant qu’ils essaient le hockey [rires], parce que c’est très populaire ici. Au judo, ça ne coûte pas grand-chose. Une fois que j'achète l’uniforme, ça ne prend pas grand-chose. Je ne veux pas qu’un enfant se fasse dire non parce que c’est trop cher.
Sous sa tutelle, en 10 ans, le Club de judo de Lebel-sur-Quévillon a doublé son nombre de membres actifs.