Une cérémonie pour célébrer le retour d’un porte-bébé autochtone à la famille
Radio-Canada
Dans une salle où l'émotion est palpable, une famille autochtone organise une cérémonie traditionnelle pour célébrer le retour de leur tikinagan, porte-bébé autochtone au sein du nid familial. La pièce sacrée leur avait été enlevée dans les années 1960.
À l’époque, un conservateur du Musée de Saint-Boniface avait acheté ce porte-bébé autochtone pour la somme de 30 $. Cet objet familial y était exposé jusqu'à tout récemment.
Selon Martina Fisher, Anichnabée de la Première Nation de Bloodvein, située à plus de 200 kilomètres au nord de Winnipeg, cette cérémonie de bienvenue est une façon de redonner vie à l’objet sacré.
Tout ce que nous utilisons pour confectionner quelque chose a une vie, le bois qui vient de l’arbre, ou le tissu qui vient de l’élan, explique Mme Fisher. C’est pour cela que c’est significatif pour nous.
« Le tikinagan abonde en émotions, c’est un objet sacré. »
La sœur de Martina Fisher, Yvonne Young, pleure encore de joie de savoir que cette pièce créée par son grand-père est de retour parmi eux.
Enfant, j'avais l’habitude de voir ce tikinagan accroché au mur de notre salon, se souvient-elle, les larmes aux yeux. Un jour le porte-bébé a disparu. Je n’ai jamais su ce qui lui est arrivé.
C’est plus d’une quinzaine d’années plus tard, à 23 ans, qu’Yvonne Young revoit le tikinagan lors d’une visite au Musée de Saint-Boniface.
Pour les sœurs Anichnabée, retrouver cet objet familial est un petit pas vers la réconciliation, bien qu’elles admettent qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir.