Une animatrice de CP24 dénonce la discrimination « systémique » au sein de Bell Média
Radio-Canada
Une personnalité bien connue du réseau torontois CP24, qui appartient à Bell Média, a déposé une plainte contre son employeur à la Commission canadienne des droits de la personne. Patricia Jaggernauth dénonce ce qu’elle qualifie de discrimination « systémique » au sein de l’entreprise.
L’animatrice et journaliste, qui a démissionné mardi, précise avoir vécu du racisme et du sexisme, en plus d’avoir été traitée comme de la marchandise et une commodité.
Dans sa plainte déposée le lendemain, elle souligne également avoir été ignorée en tentant d’obtenir une promotion et avoir empoché moins qu’un salaire lui permettant de vivre.
D’origine jamaïcaine et guyanaise, Mme Jaggernauth indique que plusieurs collègues blancs, notamment des nouveaux employés, ont gravi l’échelle corporative alors qu’un contrat ne lui a jamais été offert. Selon elle, le fait qu’elle soit une femme racisée aurait contribué à ceci.
J’ai quasiment perdu la vie en faisant ce que j’adore parce qu’un travailleur autonome ne peut jamais dire non. Chaque heure est de l’argent, une partie du loyer ou un plein d’essence, explique-t-elle.
Mme Jaggernauth prétend qu’on lui a refusé un poste stable à temps plein, ce qui la forçait à travailler plusieurs semaines de suite sans obtenir de journée de congé. Elle raconte avoir été admise à l'hôpital avec une pneumonie puisqu’elle n’avait pas le choix de prioriser son emploi plutôt que sa santé.
Dans un courriel envoyé à CBC, un porte-parole de Bell Média dit ne [pas commenter] des dossiers impliquant des employés, anciens ou actuels.
Cependant, nous confirmons que Bell Média prend les allégations de possible discrimination très au sérieux et nous nous engageons à fournir un environnement de travail sécuritaire, inclusif et respectueux à nos travailleurs, poursuit-il.
Le porte-parole précise que si on nous avise qu’un employé ne se sent pas adéquatement soutenu, une enquête sera lancée.