Une œuvre monumentale dédiée aux victimes des pensionnats pour Autochtones
Radio-Canada
Le Musée de la civilisation souligne la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation en dévoilant une exposition consacrée à une œuvre percutante de l’artiste Carey Newman, membre des Premières Nations Kwakwaka’wakw et Salish du littoral. Créée en 2015, la Couverture des témoins est une grande installation inspirée d’une courtepointe constituée de plus de 800 morceaux d’histoires.
Cette œuvre de 12 mètres de longueur rassemble des objets chargés d’histoire, qui ont été recueillis dans 77 collectivités au Canada. Plusieurs de ces objets ont été donnés par des familles d’anciens pensionnaires, et d’autres ont été recueillis notamment auprès d’églises, d’anciens pensionnats et de bâtiments gouvernementaux.
L'œuvre rend hommage aux enfants, et elle symbolise les efforts continus de réconciliation, souligne la directrice générale du Musée canadien pour les droits de la personne, Isha Khan.
« Pour nous, c’est important, parce que chaque personne canadienne a la responsabilité de mieux comprendre le génocide dont ont été victimes les personnes autochtones, au Canada. »
Au cœur de l’installation, on découvre ainsi des livres, des chaussures, une porte, des photos, une tresse de cheveux et des morceaux de bâtiments; autant d’objets qui ont chacun une histoire douloureuse à raconter.
Le dernier pensionnat pour Autochtones au Canada a fermé ses portes en 1996. Il s’agit du pensionnat Gordon, qui était situé à Punnichy, en Saskatchewan. La Couverture des témoins présente un trophée de hockey Gordon Soldier Lady Hawks, de 1996. Il a été offert par Ed Bitternose, un survivant de ce pensionnat.
L’installation est accompagnée d’une vidéo retraçant la réalisation de la Couverture. Le public a ainsi l’occasion de découvrir un condensé du film Recoller les morceaux, réalisé par l’équipe du maître sculpteur Carey Newman.
Les récits des survivants et survivantes que l’installation présente sont à la fois déchirants et porteurs d’espoir, mentionne Isha Khan.
« Je pense qu’ils démontrent les véritables intentions des pensionnats – qui étaient des lieux conçus pour éliminer les langues et les cultures autochtones au Canada – tout en montrant la force et la résistance des personnes qui ont été placées de force dans ces écoles. »