Une œuvre animée autochtone illuminera les nuits hivernales d’Aylmer
Radio-Canada
Au cœur de la nuit, un cercle d’étoiles scintillantes tourne tout autour d’autres cercles colorés en mouvement. L’animation hypnotique intitulée Ullugialijak (Nuit étoilée) et signée Glenn Gear, artiste multidisciplinaire inuit, illuminera jusqu’au 27 février la façade extérieure du centre d’exposition L’Imagier, à Aylmer.
Je voulais créer quelque chose de lumineux dans les ténèbres, éclaire Glenn Gear pour parler de cette projection nocturne, qui sera proposée tous les soirs de 18 h à 22 h, durant trois mois.
Sous l’appellation générale de Nuit étoilée, ou Ullugialijak en inuttitut, dialecte de l’inuktitut pratiqué dans sa région d’origine, le Nunatsiavut, l’artiste dit avoir voulu créer une œuvre qui agirait comme un phare pour attirer les gens.
Regroupés en des cercles concentriques, qui s’élargissent ou se réduisent, encore et encore dans un mouvement lent, comme une respiration, des éléments naturels s’animent et traduisent l’interconnection entre la mer, la terre et le ciel.
C’est une œuvre qui est une sorte de méditation sur le temps et la terre que j’aime, poursuit l’artiste, détaillant les éléments qui figurent dans son œuvre. Coquillages ou bois de caribou, il dit de ces objets naturels qui lui ont été offerts ou qu’il aime recueillir sur les rivages de sa région d’origine, qu’ils sont très importants dans [sa] pratique artistique.
Présentée en boucle sur la façade extérieure de L’Imagier, l'œuvre se laisse découvrir dans son environnement. Il y a un côté spirituel, presque méditatif. On peut s’asseoir, faire abstraction du lieu ou au contraire s’en imprégner, note pour sa part la directrice générale et artistique de L’Imagier, Leonore-Namkha Beschi, précisant que l’approche curatoriale a été confiée à la commissaire anishinaabe Franchesca Hebert-Spence.
L’idée était de pallier la situation pandémique en offrant une projection nocturne, tous les soirs, pendant les mois d’hiver, souligne la directrice, qui prône l’accessibilité à l’art, dans une période difficile. C’est une façon de démocratiser l’accès à l’art tout en offrant une expérience immersive et belle dans ces moments anxiogènes.
« J’espère que cela inspirera les gens, que l’on y consacre que quelques secondes ou plusieurs minutes. »
Leonore-Namkha Beschi souligne une œuvre non seulement immersive mais aussi évolutive, qui se révèle chaque jour différente. Il va neiger cette semaine, ça va être magnifique et prendre une autre tournure. Avec les mois qui passent, ça va évoluer, fait valoir la directrice.