Un vol d’identité qui laisse des traces
Radio-Canada
Fraudé en 2019 après la fuite de données chez Desjardins, Pierre-Luc Lupien en subit toujours les conséquences trois ans plus tard.
Ses démêlés avec les institutions sont désormais terminés. Malgré tout, l’enseignant en sociologie du cégep de la Gaspésie et des Îles au campus de Carleton-sur-Mer reste dorénavant sur ses gardes.
Ses données bancaires, de crédit et ses interactions avec les gouvernements sont sous étroite surveillance. Il est devenu ce qu’il décrit lui-même comme hypervigilant. Il dit vivre beaucoup d'anxiété en raison de cette fraude.
C’est par un courriel d’alerte du ministère du Revenu qu’il a appris que sa demande au programme de Prestation canadienne d’urgence (PCU) avait été acceptée. Le problème, c’est qu’il n’avait jamais fait de demande.
Sa conjointe, agente de développement numérique, lui a conseillé de contacter immédiatement le poste de police local. On n’a pas ce réflexe, mais pour avoir un numéro d’événement, c’est la première, première étape, explique M. Lupien.
Les deux semaines suivantes ont été remplies par les démarches nécessaires afin de restaurer son dossier.
Il a rapidement constaté que plusieurs demandes de prestation avaient été effectuées en son nom. Il a ensuite découvert qu’un compte bancaire, auquel il n’avait pas accès, avait été ouvert à son nom. Il fallait que je ferme un compte dans une institution financière avec laquelle je n’avais jamais fait affaire, raconte-t-il.
Il se dit aussi très chanceux d'avoir vu ce courriel et d'avoir agi promptement. Plusieurs personnes découvrent qu'ils sont victimes d'un vol d'identité plusieurs mois après les faits.
Pierre-Luc Lupien encourage aussi les victimes de vol d'identité à recourir aux différents services de soutien psychologique et légal.