Un vin d’érable produit à Saint-Paulin
Radio-Canada
Un entrepreneur de Saint-Paulin se lance dans la production de vin d'érable, un produit encore méconnu au Québec. Il est d'ailleurs le seul acériculteur de la Mauricie à détenir un permis de la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec pour la production artisanale d'érable.
Le propriétaire de La ferme du loup, Patrice Plouffe a réalisé le rêve d'une vie cette fin de semaine. Après des années au banc d'essai, il a embouteillé ses premières bouteilles de vin d'érable destinées à la vente au public. Un vin mousseux produit à base de réduit d'eau d'érable, de petits fruits et de fleurs provenant de la région. Un processus de fabrication qui prend environ un mois avant d'être complété, explique monsieur Plouffe. C'est la sève concentrée qu'on fait fermenter et à ce moment-là on ajoute des fruits et des fleurs qui viennent acidifier un peu le moût. Avant que la fermentation soit terminée, on va mettre ça en bouteille. C'est là que le pétillant va se former pour créer le mousseux.
C'est dans son érablière de Saint-Paulin que ce passionné de sommellerie a développé son savoir-faire, avec le vin mousseux, mais aussi un sével. Il s’agit d’un digestif qui s'apparente à un porto mais moins sucré. Le produit doit être vieilli au minimum six mois avant d'être consommé et chaque bouteille peut se conserver plusieurs années. L'engouement des consommateurs a été instantané et la demande ne cesse de grandir. D'ailleurs, la première cuvée de son vin était vendue à 100 % avant même que la première bouteille ne soit encapsulée.
« De semaine en semaine, les gens nous appellent et en veulent. Ils mettent des précommandes. Ça n'arrête pas. »
L'acériculteur se lance dans un marché encore peu exploité. Seulement seize établissements au Québec détiennent un permis de la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec pour la production artisanale d'érable. Il est d'ailleurs l'unique titulaire dans la région. Et l'innovation ne s'arrête pas à qu'à l'alcool à la ferme du Loup. On retrouve à son érablière de 6 000 entailles, un sirop infusé au chaga, un champignon forestier cueilli sur les terres de Saint-Paulin. Un produit idéal pour cuisiner selon lui. Il y a un peu d'amertume dans le chaga. Donc, là tu vas chercher d'autres saveurs. C'est pour les gens qui aiment la cuisine.
La gestion d'entreprise a très peu de secrets pour ce natif de Saint-Étienne-des-Grès. Son occupation principale est celle d'enseignant en administration au collège Maisonneuve de Montréal. Il partage son temps entre la métropole et la Mauricie. Sa cabane est pour lui, un laboratoire pour ses notions d'enseignement.
« Je leur montre comment j'organise la production, comment je mets en marché nos produits. Comment on tient nos livres, la comptabilité, etc. Ce sont tous des domaines qui touchent à l'administration qui me permettent d'une part d'apprendre dans mon entreprise et de transmettre ça à mes étudiants. »
Patrice Plouffe a d'autres idées en tête. L'un de ses prochains projets est de développer un saké à base d'érable. Je vois beaucoup de potentiel là-dedans. Il n'y a pas de limite !