Un vent de changement souffle pour les travailleurs autochtones de l’industrie du cinéma
Radio-Canada
Des acteurs et des travailleurs autochtones de l’industrie du cinéma en Alberta constatent un changement dans la manière dont les Autochtones sont traités sur les plateaux de tournage.
Le film Proie (Prey, en anglais), sorti la semaine dernière sur Hulu aux États-Unis et sur Disney+ au Canada, est devenu un grand succès pour ses plateformes de diffusion à la demande.
Le nouvel opus de la saga Prédateur a été tourné à l’ouest de Calgary dans la nation Stoney Nakoda l’année dernière. Environ 95 % des acteurs jouant dans le film ont des origines autochtones, et la productrice, Jhane Myers, qui se définit comme Comanche et Pieds-Noirs, a agi comme conseillère culturelle auprès de la production.
L’actrice Michelle Thrush, d’origine crie, qui travaille dans l'industrie cinématographique depuis 30 ans, considère le succès du film Proie comme une occasion pour les Autochtones d’avoir plus de reconnaissance et de représentation dans les prochaines productions.
On commence à avoir nos propres producteurs, nos propres directeurs de série [et] nos propres réalisateurs, explique-t-elle. On commence ainsi à avoir un sentiment de contrôle sur les histoires touchant les Autochtones, et c’est génial.
Après des décennies de lutte pour raconter des histoires des premiers peuples avec une perspective autochtone et pour leur trouver une place, l’actrice estime que l'industrie est en train de changer.
Selon elle, les personnes qui peuvent apporter cette perspective autochtone commencent tranquillement se faire une place au sein de l'industrie cinématographique.
Ces changements dans l’industrie du cinéma se font également derrière le plateau de tournage. Chase Cardinal, d’origine crie, a passé neuf jours sur le tournage de Proie en tant que stagiaire dans le département de maquillage.
Bien qu’il reste prudemment optimiste quant à l’avenir des Autochtones dans l’industrie, il souhaite que les producteurs n'engagent pas des personnes autochtones simplement pour remplir des quotas. La motivation [...] doit être réelle et comprendre une volonté d'accepter les contributions des personnes autochtones.