
Un treizième roman pour l’Estrienne Andrée A. Michaud
Radio-Canada
L'Estrienne Andrée A. Michaud publie son treizième roman Proies, aux éditions Québec Amérique. Un thriller psychologique et rythmé, comme elle sait si bien les ficeler.
Dans son plus récent ouvrage, l'écrivaine nous emmène à Rivière-Brûlée, un petit village aux frontières de l'Estrie et des États-Unis, où trois adolescents décident d'aller camper en forêt, avant le début des classes. Les amis d'enfance sont fébriles, heureux d'être seuls. Ils seront toutefois forcés de fuir leur campement, dans l'effroi le plus total.
« J'aime écrire des histoires dans lesquelles il y a une certaine tension, une atmosphère un peu lourde, qui va faire que le lecteur va être assis sur le bord de sa chaise et qu'il va avoir envie de tourner les pages. »
Dans ce polar, la romancière tente de saisir les mécanismes de la violence. De comprendre les effets de cette violence, d'où elle peut venir, comment elle se manifeste, mais aussi les conséquences qu'elle peut avoir sur les victimes et sur l'entourage, décrit-elle.
Au fil de l'intrigue, le lecteur est effectivement témoin de l'escalade de cette fureur, mais surtout des répercussions sur les victimes, les familles et toute la communauté.
La violence, souvent, ça agit comme un domino. Vous en faites tomber un et il y en a trois ou quatre qui tombent à sa suite. C'est ça qui m'intéresse, essayer de comprendre comment tout agit. Quels sont les mécanismes en jeu, explique Andrée A. Michaud.
Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage, cela pourrait être la devise de l'Estrienne, récipiendaire de nombreux honneurs dont deux Prix du Gouverneur général, notamment pour Bondrée en 2014. Je réécris sans arrêt. Ce qui explique le fait que ça prenne un peu plus de temps pour écrire. Tant qu'une phrase n'est pas à mon goût, je vais la retravailler, la retravailler, la retravailler! explique l'écrivaine perfectionniste.
Elle débute l'écriture d'un nouveau bouquin sans avoir de plan ni pour l'histoire ni pour ses personnages. J'ai pas de plan! J'ai pas de pedigree de mes personnages avant de commencer. Je les fais entrer dans le décor, parce que je dis toujours que le décor est le socle de l'intrigue , ajoute celle qui dit avoir vécu un blocage, avant d'entamer Proies. Grâce à une grande amie, à qui elle dédie d'ailleurs le livre, Andrée A. Michaud réussit finalement à trouver l'idée de départ, celle des trois jeunes dans le bois.
Andrée A. Michaud habite à Saint-Sébastien-de-Frontenac, où elle est entourée d'une lumineuse forêt, qu'elle aime profondément. Pourtant, cette forêt foisonnante devient souvent, dans ses récits, le théâtre idyllique d'un mal impitoyable.