
Un système antifatigue pour les camionneurs désormais exigé
Radio-Canada
Fini les trop longues heures derrière le volant. Les camionneurs du Québec sont désormais tenus d’avoir dans leur véhicule un outil qui comptabilise le temps de conduite. Cette réglementation, déjà en vigueur aux États-Unis et dans plusieurs provinces canadiennes, est saluée par l’industrie.
Avant, on dormait le temps qu'on voulait bien dormir et on partait. On pouvait peut-être sauver jusqu'à 24 heures dans une semaine et même plus, dans certains cas, confie en entrevue Benoit Therrien, président du site d’information spécialisé Truck Stop Québec. Là, on fera les heures qu’on est supposés faire, selon la réglementation prescrite.
Le gouvernement québécois oblige depuis le 30 avril les camionneurs qui transportent des marchandises à plus de 160 kilomètres de leur port d'attache d’avoir dans leur véhicule un dispositif de consignation électronique, ou DCE. Cette tablette électronique, qui remplace le carnet de bord en papier, calcule automatiquement leurs heures de travail, de conduite et de repos.
Son entrée en vigueur a été repoussée à plusieurs reprises par Québec. Elle devait finalement se faire au début du mois, avant d'être décalé pour des raisons administratives.
En vertu de la loi québécoise, les chauffeurs de poids lourds ne peuvent pas conduire plus de 13 heures par jour. Ils doivent aussi disposer d'au moins 8 heures de repos consécutives avant de prendre la route.
Avec le DCE à bord, si le chauffeur dépasse la limite, il reçoit aussitôt un message d'alerte qui le somme de s’immobiliser. Des exceptions sont néanmoins prévues lorsque le camionneur est bloqué dans le trafic ou dans une tempête de neige, par exemple.
Plus personne ne peut tricher maintenant, lance, un sourire dans la voix, Patrick Gagnon, vice-président à la gestion des routiers chez Trans-West, une entreprise de transport basée à Montréal. Celle-ci a muni ses camions d’un DCE il y a cinq ans déjà.
Les contrevenants à l'échelle du Québec étaient de plus en plus nombreux ces dernières années. En 2017, les autorités ont émis 2620 constats d'infractions à des camionneurs ayant dépassé le nombre légal d'heures travaillées, selon les données de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ). C'est plus du double comparativement à 2007.
Selon Transports Canada, les gouvernements provinciaux et territoriaux ont enregistré une moyenne annuelle de 9400 infractions aux règles sur les heures de service, commises par les conducteurs entre 2010 et 2015.