
Un Sherbrookois parmi les victimes d’agressions sexuelles demandant des excuses au pape
Radio-Canada
À quelques semaines de la visite du pape François au pays, des victimes d’agressions sexuelles commises par des membres du clergé catholique demandent au pape François de leur rendre justice et de leur présenter des excuses officielles. Lors d’une conférence de presse organisée jeudi, leurs avocats ont indiqué avoir transmis cette demande directement au pape dans une lettre ouverte. Le Sherbrookois Gaétan Bégin a également pris la parole au nom des victimes.
On a adressé une lettre à Mgr Lacroix [Mgr Gérald Cyprien Lacroix, l’archevêque de Québec] à remettre au pape. [On demande] ses excuses et de réparer les tords qu’il a faits pour moi, et pour toutes les victimes, a-t-il expliqué vendredi au micro de Vivement le retour.
Gaétan Bégin s’est battu pour faire abolir le délai de prescription de 30 ans qui était fixé pour pouvoir intenter une poursuite civile contre un présumé agresseur. Il est également l’un des représentants d’une action collective autorisée par la Cour supérieure contre le diocèse de Québec.
C’est le premier recours collectif contre le diocèse de Québec. C’est certain que c’est important. J’invite les victimes à briser le silence, car aujourd’hui, le délai de prescription a été aboli, [...] et on a de l’aide pour nous aider. Ce n’est pas facile de briser le silence, mais après ça, on est bien et on est plus heureux, souligne-t-il.
« On demande des excuses pour prouver que la loi du silence de l’Église catholique est abolie aussi, comme le délai de prescription. C’est la loi du silence de l’Église catholique qui a rendu si pénible tout ce qu’on a vécu, les victimes. »
Ils n’ont pas seulement volé mon enfance, ils ont brisé une grande partie de ma vie. C’est aussi les torts que ça a faits à ma famille. Moi, ma femme, mes enfants, mes petits-enfants ont souffert de ça , ajoute-t-il.
Il souligne que les excuses du pape représentent sa priorité . La question monétaire est là aussi pour nous aider à mettre un baume sur notre douleur. Parce qu’il y a beaucoup de monde qui a souffert et qui a payé le gros prix pour ça.