
Un Sherbrookois lauréat du Prix de la justice du Québec
Radio-Canada
Le Sherbrookois Gaétan Bégin s’est vu décerner le Prix de la justice du Québec. Il s'est battu pendant plusieurs années pour abolir le délai de prescription en matière de poursuite civile pour les cas de violence sexuelle, conjugale ou subie durant l’enfance.
Gaétan Bégin, désormais octogénaire, dit avoir été agressé sexuellement à plusieurs reprises par un prêtre de sa paroisse, en Beauce, entre 1954 et 1957, alors qu’il était adolescent.
Le Sherbrookois s’est battu pour faire abolir le délai de prescription de 30 ans qui était fixé pour pouvoir intenter une poursuite civile contre un présumé agresseur. Déposé en juin 2020, le projet de loi 55, alors parrainé par la ministre de la Justice de l’époque, Sonia LeBel, avait été adopté en un temps record, à l'unanimité.
Gaétan Bégin est également un des représentants d’une action collective autorisée par la Cour supérieure contre le diocèse de Québec.
Par voie de communiqué, la députée solidaire de Sherbrooke, Christine Labrie, salue la persévérance de M. Bégin. Non seulement le délai de prescription a finalement été aboli, mais on l’a fait de manière rétroactive. C’est exceptionnel de changer une loi de manière rétroactive, et dans ce cas-ci ça a redonné à des milliers de victimes le droit de réclamer justice , a-t-elle indiqué.
« Depuis, plusieurs recours collectifs ont été entrepris, alors qu’ils auraient difficilement pu l’être avant le changement à la loi. M. Bégin mérite pleinement qu’on souligne sa contribution exceptionnelle pour l’accès à la justice. »
En juillet dernier, le Sherbrookois et d’autres victimes d’agressions sexuelles commises par des membres du clergé catholique avaient demandé au pape François de leur rendre justice et de leur présenter des excuses officielles.
Cette demande avait été transmise directement au pape dans une lettre ouverte, à quelques semaines de la visite du souverain pontife au Canada. Pour lui, les excuses du pape représentaient sa priorité .
Depuis sa création, en 1990, le Prix de la justice a été décerné à différentes personnalités québécoises qui ont notamment su faire avancer la reconnaissance et les droits des communautés LGBTQ, l'accès à la justice pour les communautés autochtones ainsi que la protection des aînés et des personnes vulnérables , indique-t-on sur le site du ministère de la Justice du Québec.