Un roman comme un hommage à la première pathologiste du Canada
Radio-Canada
Elisabeth Tremblay publie le 14 avril un premier roman policier, La pathologiste, aux éditions Flammarion Québec. Cette fiction, ancrée au début du 20e siècle, est librement inspirée de la vie remarquable, mais méconnue, de Frances Gertrude McGill, la première femme médecin légiste au Canada. Cette dernière était aussi surnommée la « Sherlock Holmes de la Saskatchewan ».
En 1918, il n'y avait pas beaucoup d'espace pour les femmes dans des postes de si grande envergure. Et elle a pris cette place-là, et l'a développée au fil du temps. affirme l'écrivaine, qui a accepté la proposition de l'éditeur Flammarion de s'inspirer de cette grande Canadienne. J'ai toujours aimé les défis, et ça, c'en était tout un, ajoute la Sherbrookoise, qui désirait déjà écrire une enquête policière depuis un certain temps.
« J'avais des idées, j'avais des brouillons qui traînaient ici et là, j'avais des notes, mais je n'avais jamais trouvé le déclic. Et quand ça m'a été proposé, je trouvais ça très intéressant de travailler non seulement avec une femme à une autre époque, mais en policier en même temps, c'était un double défi. »
L'héroïne du roman se nomme Lesley Richardson, une jeune pathologiste. L'histoire se déroule au début du 20e siècle à Regina, en Saskatchewan, où des découvertes macabres forcent le service de police à faire appel à la science. Lesley est une femme forte, brillante, dont le franc-parler bouleverse les mœurs.
C'est une femme qui doit faire attention à tout ce qu'elle dit à l'époque. On sait très bien que la place des femmes n'était pas la même qu'aujourd'hui [...] Elle, elle veut prendre sa place, mais en même temps elle se retient, parce qu'il y a des choses qu'elle peut penser, mais qu'elle ne peut pas dire. Elle doit toujours réfléchir davantage qu'un homme, explique Elisabeth Tremblay.
À cette époque, soit en 1918, la pathologie est une science émergente et peu crédible. Seules les empreintes digitales sont reconnues en cour, ce qui permet à l'écrivaine de miser sur les sentiments humains, la façon de fonctionner des gens, les amitiés, les connaissances [...] Tout est à ses balbutiements, donc il y a beaucoup de possibilités au niveau de l'écriture, ajoute Elisabeth.
Difficile de ne pas y voir un ouvrage féministe, et c'est tant mieux. Pourtant, l'écrivaine ne l'a pas imaginé ainsi au départ.
« J'ai pris des morceaux de moi, des morceaux de plusieurs femmes que je connais pour créer Lesley. Peut-être qu'on va le qualifier de féministe effectivement. Ce n'était pas le but à la base. J'ai plus voulu en faire une femme de tête, par conviction personnelle. »
L'écrivaine espère que le public embarquera dans son nouveau périple littéraire. On attend de voir l'accueil que recevra Lesley, mais on espère effectivement en faire une grande série. [ ...] J'espère que les gens vont aimer la Saskatchewan de l'époque autant que j'ai aimé la découvrir, l'espèce d'ambiance que j'ai essayé de créer. J'ai essayé de rester très proche de mes personnages, conclut Elisabeth Tremblay.