Un remboursement d’Ottawa pour aider à payer l’épicerie
Radio-Canada
Quelque 11 millions de Canadiens aux revenus modestes profiteront mercredi d’une aide ponctuelle de quelques centaines de dollars visant à réduire leurs frais d’épicerie, une mesure d’Ottawa qui laisse certains experts et consommateurs sur leur appétit.
Le gouvernement fédéral a présenté la mesure dans le cadre du budget de 2023 pour répondre à l'augmentation du panier d’épicerie au pays. Le prix des produits d’épicerie a augmenté de 9 % en mai par rapport au même mois l’année précédente, selon Statistique Canada.
Les ménages admissibles au remboursement recevront au minimum 234 $ et au maximum 628 $. Les montants dépendent du salaire de la personne, de la taille de son ménage et de son état civil.
Mais le versement fera peu de différence, estime la Torontoise Cassandra Robinson. C’est presque impossible de magasiner pour sa famille, de payer son loyer, la garderie et les autres besoins essentiels, déplore celle qui préférait recevoir un versement mensuel.
Les effets de la mesure vont être quand même limités, analyse pour sa part le directeur du programme de gestion et technologies d'entreprise agricole à l'Université McGill, Pascal Thériault. Le versement, dit-il, n’aura qu’un impact à court terme sur les bénéficiaires.
Le montant ponctuel est un baume sur la vie des familles dont les revenus sont modestes, note Sylvie Lévesque, la directrice générale de la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec. Mais elle ne permettra pas aux familles de sortir de la pauvreté, dit-elle.
Le gouvernement verse 2,47 milliards de dollars pour aider les gens dans le besoin. Ce genre de transfert peut causer des problèmes d’inflation, comme celui auquel font face les Canadiens actuellement, remarque le professeur Thériault.
Le chercheur de l’Université McGill, tout comme Marc Désormeaux, économiste principal de l'économie canadienne au Mouvement Desjardins, est d’avis que l’effet du versement sur l’inflation devrait être limité compte tenu de ceux à qui il est destiné.
On sait qu'avec les ménages à plus faibles revenus, normalement, chaque dollar dépensé va davantage vers des biens essentiels comme la nourriture, donc il risque d'avoir un effet beaucoup plus limité que si tout le monde recevait de l'argent, note le professeur Thériault.