Un rapport recommande le baccalauréat comme seule porte d’entrée de la profession d’infirmière
TVA Nouvelles
D’ici les cinq prochaines années, le baccalauréat pourrait être la seule porte d’entrée de la profession d’infirmière au Québec, une suggestion qui tombe en pleine pénurie de personnel.
Cette demande est l’une des 31 recommandations des commissaires Francine Ducharme et Robert Salois dans un rapport intitulé «États généraux de la profession infirmière», publié sur le web jeudi.
Le cheminement DEC-BAC continuerait d’exister, mais l’université deviendrait un arrêt obligatoire.
«Associée aux autres mesures énoncées précédemment, dont celles relatives à la gouvernance infirmière et aux conditions d’exercice, cette voie permettra, à notre avis, une réelle évolution de la pratique infirmière pour le plus grand bénéfice de la population québécoise», ont souligné les commissaires dans le rapport.
D’ailleurs, selon le document, le nombre de bacheliers est déjà en hausse. Au 31 mars dernier, 49,9 % des membres de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) avaient obtenu un baccalauréat ou un diplôme universitaire de cycle supérieur, soit l’équivalent d’un ou d’une professionnelle sur deux. Il s’agit d’une augmentation de près de 10 % en cinq ans.
Parmi les autres recommandations importantes, il est suggéré d’introduire une infirmière ou un infirmier-patients permettant d’offrir les soins appropriés, au bon moment, à la bonne personne et d’élargir le champ d’activités de toutes les infirmières, pas seulement les infirmières praticiennes spécialisées.
«Le Québec compte 80 000 infirmières. Objectivement, il y a lieu de croire que nous ne manquons pas d’infirmières et d’infirmiers, mais plutôt de soins infirmiers. Si les infirmières faisaient réellement ce qu’elles sont autorisées à faire, le problème pourrait vraisemblablement se résorber», peut-on lire dans le rapport.
Dans un communiqué publié jeudi, l’OIIQ soutient accueillir favorablement le rapport et offre sa pleine collaboration au ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé.
«L'organisation des soins, le soutien clinique ainsi que la formation initiale et continue nécessitent des actions immédiates si on veut obtenir les effets escomptés. Il faut faire preuve de courage et certainement d'audace, car le statu quo n'est plus une option», a déclaré Luc Mathieu, président de l'OIIQ.