Un Québécois sur quatre appuie le message des manifestants antimesures sanitaires
Radio-Canada
Plus de 25 % des Québécois appuient le message véhiculé par les manifestants contre les mesures sanitaires, révèle un sondage de l'Institut national de santé publique du Québec (Nouvelle fenêtre) (INSPQ), dont les résultats ont été publiés mardi.
L'Institut national de santé publique du QuébecINSPQ mène des sondages toutes les deux semaines pour mesurer notamment l'adhésion de la population aux trois principales règles sanitaires recommandées par les autorités : distanciation physique, lavage fréquent des mains et éviter les rassemblements privés.
Dans la section intitulée Croyances et perceptions des répondants en lien avec la COVID-19 et les mesures recommandées, 26 % des 6600 personnes sondées sur Internet disent être d'accord avec les motifs qui ont mené aux manifestations d'Ottawa et Québec. Environ 70 % affirment être en désaccord, contre 4 % d'indécis.
Cette question a été ajoutée au plus récent sondage, en raison de l'actualité des dernières semaines. Malgré leurs conclusions différentes, les manifestations de Québec et d'Ottawa avaient un but commun : dénoncer les mesures sanitaires et les gouvernements qui les appliquent.
Or, ces manifestants et leurs idéologies ont gagné de nombreux appuis au sein de la population québécoise ces dernières semaines. Ils ne peuvent plus être pris à la légère, croit la Dre Ève Dubé, chercheuse à l'Institut national de santé publique du QuébecINSPQ.
Il y a quand même le quart des répondants [au sondage] qui appuie les manifestations sanitaires, donc ce n'est plus qu'une minorité dont on n'a pas besoin de se préoccuper, commente la scientifique qui analyse les tendances dans les sondages de l'Institut national de santé publique du QuébecINSPQ depuis le 1er juillet 2020.
« Il y a de plus en plus de gens qui sont fatigués et même s'il y a des assouplissements, ils ont l'impression que ça ne finit jamais. »
L'adhésion aux mesures a toujours fluctué au fil des vagues, mentionne Mme Dubé. Mais les Québécois ont dans l'ensemble tendance à moins respecter les règles sanitaires depuis l'avènement de 2022.
Lorsqu'Omicron est devenu omniprésent dans les conversations en décembre dernier, les gens se sont mobilisés et ont changé leur plan pour Noël, raconte-t-elle. Cette mobilisation a toutefois été de courte durée chez certains, explique la professeure en anthropologie à l'Université Laval.