
Un projet pour contrer la violence fondée sur le genre dans le Haut-Saint-François
Radio-Canada
La Corporation de développement communautaire (CDC) du Haut-Saint-François pourra créer une « table d’action multisectorielle et intégrée » visant à combattre la violence fondée sur le genre grâce à une subvention de près de 240 000 $ du gouvernement fédéral.
La députée de Compton-Stanstead Marie-Claude Bibeau a présenté ces fonds vendredi à East-Angus.
La table d’action permettra notamment de regrouper des acteurs du milieu communautaire et des experts, explique Jinny Mailhot, la directrice du Corporation de développement communautaireCDC. Ça fait des années qu’on essaie de mettre ça en place et qu’on n’avait pas les moyens de nos ambitions.
« Juste quand les différents acteurs se parlent, on peut développer de nouveaux projets et de nouvelles actions. »
Le regroupement pourra aussi poser des actions concrètes pour mieux comprendre et contrer la violence.
Les échos que l’on a sur le terrain, surtout avec la pandémie, c’est que les femmes qui utilisent les services dans les différents services communautaires [...] ont beaucoup de difficultés au niveau de la violence conjugale, explique Jinny Mailhot.
On a aussi vu une statistique qui nous a vraiment troublés : c’est le nombre d’agressions à caractère sexuel qui sont rapportées à la police [dans le Haut-Saint-François]. En 2019, même avant la pandémie, c’était 2,1 fois plus d’agressions à caractère sexuel rapportées à la police que la moyenne canadienne, ajoute-t-elle.
Il était jusqu'à maintenant difficile de mettre le doigt sur la cause exacte de ce nombre élevé, constate Mme Mailhot. La table d’action pourra maintenant tenter d’éclaircir ce phénomène. Dans le cadre de ce projet-là, il y a toute une action qui s’appelle la "vigi-violence". C’est un observatoire dans lequel on va faire davantage de recherche et on va voir ce qui se passe. On espère que c’est parce que les femmes les rapportent plus à la police [les agressions], mais on ne le sait pas encore, souligne la directrice.
Le regroupement trouvera aussi des moyens d’encourager la prise de parole des femmes sur certains enjeux qui les concernent, dont la sécurité.