
Un projet de maison pour femmes en Outaouais en suspens, faute de financement
Radio-Canada
Un organisme en Outaouais, qui tente de construire ce qui deviendrait une huitième maison d’hébergement pour femmes en situation précaire ou de violence conjugale, se heurte à un manque de financement, alors que les centres de la région sont contraints de refuser des demandes, faute de place.
Le projet La Maison d’Ingrid a vu le jour il y a trois ans. L’organisme a fait l'acquisition d’un terrain à Cantley pour y construire une maison pour femmes comprenant 25 places d’hébergement.
Le projet se bute toutefois à un manque de financement pour la construction du centre. La Maison d’Ingrid a déjà essuyé un premier refus de la part de la Société d'habitation du Québec (SHQ) et un second de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL).
La Maison d’Ingrid se dit déçue des réponses reçues, alors que la demande ne cesse d’augmenter.
Il faut comprendre que l’Outaouais, actuellement, est considéré comme la région qui doit refuser le plus de femmes au Québec, par manque de places dans les maisons d’hébergement. On souhaitait définitivement être en mesure d’avoir accès à ce financement pour pallier cette situation, a commenté Claudia Fradette, présidente du conseil d’administration de La Maison d’Ingrid.
L’organisme indique être en attente d’une rencontre plus formelle avec la SCHL pour rediscuter du projet.
L’Outaouais compte sept maisons d’hébergement pour femmes qui offrent au total 84 places. Pour l’année 2021 et celle en cours, ces centres ont accueilli 369 femmes, pour certaines victimes de violence conjugale, et plus de 300 enfants. Mais faute de place, les organismes ont dû refuser 1478 femmes et plus de 700 enfants pour cette même période.
Pour répondre à la demande, les organismes du milieu estiment qu’il faudrait deux maisons d'hébergement pour femmes supplémentaires en Outaouais pour ainsi créer une quarantaine de places additionnelles.
Annick Brazeau, membre du conseil d’administration de La Maison d'Ingrid, constate que la pandémie de COVID-19 a eu pour effet de mieux faire connaître les services qui étaient offerts aux femmes en situation de violence, ce qui explique en partie la hausse du nombre d’appels reçus pour du soutien.