Un programme pour la traite des personnes dans les Premières Nations
Radio-Canada
Robin Antone a connu des années difficiles lorsqu'il était plus jeune.
Originaire de la Première Nation Oneida on the Thames, il a grandi dans la ville voisine de London, en Ontario, passant par diverses familles et foyers d'accueil. Plus tard, sa consommation d’alcool et de drogue a eu un impact sur sa vie. Il ajoute que le désespoir causé par la dépendance l'a rendu vulnérable à la traite des personnes.
Seulement, il ne réalisait pas ce dont il s'agissait à l'époque.
Il y avait ces gars avec qui j'avais l'habitude d'entrer en contact [...] et ils me demandaient si je voulais faire de l'argent , a déclaré M. Antone, 49 ans, en entrevue à CBC. Un jour, je suis allé chez cet homme avec un de mes "amis" de l'époque - un soi-disant ami. Il m'a présenté à cet homme, m'a fait boire et [...] m'a proposé de l'argent pour accomplir un acte sexuel.
M. Antone a déclaré que le même ami l'a mis dans des situations similaires plusieurs fois.
Je ne me suis rendu compte que plus tard dans ma vie que ce type était en fait un trafiquant d'êtres humains, parce qu'il profitait financièrement de me présenter à ces différents hommes.
M. Antone a caché ces expériences parce qu'il avait honte, mais il dit que le fait d'en parler ouvertement maintenant fait partie de son parcours de guérison depuis 1996. Il espère que cela incitera d'autres personnes à demander de l'aide.
Aujourd'hui, M. Antone travaille au Ganohkwasra Family Assault Support Services [Services d’aide aux familles victimes d’agressions de Ganohkwasra, traduction libre] des Six Nations de la rivière Grand, près de Brantford, en Ontario.
Il dit que le débat public sur la traite des personnes, qui s'est intensifié ces dernières années, l'a aidé à réaliser qu'il avait été une victime. Il a ajouté que le fait de mettre d’associer des mots à ses sentiments a contribué à son rétablissement.